De la difficulté d'évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin
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De la difficulté d'évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin
L'ayant vu s'exprimer à la télé dans un excellent français, j'ai eu l'impression de rajeunir de quelques 30 ans, tellement ses thèses de la théologie de la libération ressemblaient à celle de l'évêque rouge, j'ai cité don Helder Camara dont je n'ai vu par ailleurs nulle trace, étonnant pour ce pionnier sud-américain. Donc, je me suis mis à la lecture assidue de cet entretien en 24 thèmes dénonçant d'un côté avec vigueur et fermeté corruption policière, caractère obsolète du modèle pastoral, folklore du supermarché religieux, enrichissement sur la pauvreté des tiers et quart-mondes, globalisation et mondialisation trompeuses pour ne pas dire mensongères, diktat culturo-économique des USA sur l'Amérique du Sud..., encourageant d'un autre côté, avec espoir et ferveur, solidarité, développement durable, équité, réformes à tous niveaux, revalorisation du rôle de la femme, tout reconnaissant le rôle positif de la violence des plus faibles pour faire avancer les choses (et le schmilblic !!) ce en ne cédant pas au fatalisme et en affirmant que la parole de Jésus ne se proclame pas avec une grande et un bâton de dynamite; la définition de l'évangélisateur est d'aider l'homme à se développer de l'intérieur sans bondieuseries contraste diablement d'avec celle à laquelle on a l'habitude de se référer, car aider n'est pas résoudre la problématique; la notion de coeur prime pour vous sur celle de l'esprit, bonne chose, même quand il est saint !! Très bonne différenciation de l'aumône et de la charité, défavorisés et assistés. Si Dieu ne joue pas aux dés, il écrit droit sur des lignes courbes pour un salésien qui ne jure que par don Bosco, entre cumbia et pianoforte, Petit Prince et hélicoptère, théologie et psychothérapie, injustice des cieux et Vatican II. Devant la crise de vocations que connaît actuellement la chrétienté, le rôle des laïcs engagés peut devenir prédo pour ne pas dire déter-minant, mais cela n'est pas encore bien intégrés dans les moeurs modernes. J'ai apprécié le passage consacré à la pédophilie des ministres du culte et consorts, traité avec mesure et compassion, tout en condamnant et réprouvant fermement des telles pratiques abjectes; un bémol quand même, le mariage des prêtres renvoyé aux calendes romaines. Petit trait d'humour : pour un pilote de ligne avorté, il a cependant bien réussi son envol vers le ciel !! Avoir un tel pape actuellement en lieu et place d'un fossile aryen, rétrograde et sclérotiquement figé, serait une formidable chance donnée à l'église catholique de redorer sa tiare à 3 étages mais et surtout de se rapprocher de ses fidèles, non plus en les infantilisant, mais en leur faisant devenir auteurs-acteurs responsables du monde de demain et de ses valeurs qu'ils lègueront aux générations futures. Juste un petit bémol : relation de foi (croire avec sa tête).. p. 197; ne serait-ce pas plutôt croire avec son Être, et là peut-être pas besoin de Dieu, parce que nous sommes tous que nous le voulions ou non poussières d'étoiles et non de Dieu, concept ô combien archétypique. 4 annexes , 4 parmi ses nombreux discours viennet clore le présent ouvrage, formidable témoignage sur l'engagement et le combat inlassables d'un prélat moderne contre la pauvreté et l'injustice, cardinal en casquette d'aviateur, je présume !! qui ne mâche pas ses mots et ne pratique nullement la langue de bois. Vade retro Vaticanas...!