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Dalaï-lama
Copyright Sâdhana
Dalaï-Lama parle de Jésus (le)
Avant le Père, il était tout naturel de passer par le Fils ... "le sceau de l'Esprit est à l'intérieur, dans la profondeur silencieuse de chacun." Ce qui frappe, avant tout, dès qu'on ouvre ce livre, c'est le style franc empreint de cordialité de ces entretiens dont est exclu tout prosélytisme. Car, c'est dans le respect de chaque tradition que s'est instauré ce dialogue, dans l'approfondissement de sa voie respective, dans l'enrichissement mutuel particulièrement dans le domaine de la pratique; face au père Laurence Freeman (homme libre, amusant, n'est-ce pas ...?) et soeur Eileen, le Dalaï-lama déploie toute son intelligence, sa subtilité, sa sagacité et sa bonhomie dans cet exercice de dialogue sur un sujet qui lui est inhabituel et qu'il dit aborder pour la première fois, comme quoi il faut un début à tout. Parmi les titres des chapitres relevons: Aime ton ennemi, les Béatitudes, le Royaume de Dieu, la Résurrection, thèmes dont des similaires se retrouvent dans l'éthique bouddhique; suivent dans une deuxième partie très instructive et utile, des indications sur les dialogues interreligieux, les contextes comparatifs chrétien et bouddhique relatifs aux différents thèmes et lectures abordés, deux glossaires intéressants (toutefois, dans celui chrétien, je regrette l'attachement pérènne à des notions et conceptions obsolètes parce qu'invariablement figées depuis des siècles) . Que ce livre est magnifique de paix et de tolérance, tout imprégné qu'il est de l'idéal bodhisattvique: "la plus belle offrande que l'on puisse faire à une personne que l'on vénère (Bouddha ou Jésus) est celle de mener une vie conforme aux principes de cet Etre." D'une clarté et d'une sobriété remarquables, que voilà du beau Bouddhisme, celui des 4 Nobles Propositions, des soûtras, de Shantidéva, de la Prajñâ-pâramitâ et Milarepa l'anti-rituel (!) sans intrusion déplacée voie hérétique des quelques divinités paisibles ou courroucées, sans référence à un Tantrisme purement chamanique, ni trop d'insistance sur le problème politico-religieux, actuellement douloureux, du Tibet, dont il est quand même le chef spirituel et par voie de conséquence politique aussi.. Ai découvert avec intérêt que Guéshé signifiait "ami spirituel", j'en connais un qui va être content, c'est le "guéshé Desjardins" (!) que la Communauté Mondiale pour la Méditation chrétienne était sur Internet, enfin que le Bureau du Tibet se trouvait rue Pinard: qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ... Dieu, pardon Bouddha, qu'un tel livre, perpétuant ponctuellement 10 ans après l'esprit d'Assise, fait du bien. Participant à des dialogues religieux, depuis mon adolescence, je ne puis que recommander ce livre "lumineux" en tous points. Bravo, Tenzin Gyatso, ici véritable moine bouddhiste et non S.S, suprême lama de l'Esotérisme.