Les âmes errantes
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Les âmes errantes
Serait-ce donc encore une facétie d'un juif errant à la Moustaki à défaut de pâtre grec ?? Contrairement à " Méthodes d'intervention en préventions des radicalisations" (voir Ndl sous titre), ce n'est pas à une méthode analytique poussée à l'extrême à laquelle on a le droit ici, mais à une simple narration de quelques cas représentatifs " d'âmes errantes en quête de propriétaire ", flottantes, fendues, dissociées voire même animées d'absence, témoignant ainsi de la mise en suspens identitaire de jeunes en mal d'expression et en souffrance de racines, car il s'agit avant tout, ici, de la deuxième voire troisième génération de femmes et d'hommes déracinés, expatriés, étrangers du dedans, sans véritable repère, un peu comme l'auteur, juif d'Egypte de la 2è. Entre initiation et conversion, la radicalité islamique se taille la part du lion en présentant attractivement la dernière comme solution aux symptômes sociaux de désafilliation, car, dans tous les cas on dénotera une rupture filiale irrévocable en raisons de multiples paramètres culturels, sociaux, psychologiques. En effet, la grande question soulevée ici est: " Comment elle/il a peu en arriver là ? " à laquelle une lecture des tenants et aboutissants pourrait apporter quelque réponse, d'un point de vue psychanalytique bien entendu. Entre Al Souri et Al Banna, Togo, Tunisie, Antilles, Russie, Italie, France, ithyphallique et assassin..., j'ai été quelque peu surpris par certaines phrases comme " le Monothéisme est une malédiction " (venant d'un juif suivant la Torah, un comble !!), " les vaches avaleraient spontanément des pousses de canabis " avant celui à connotation thérapeutique, je suppose...Ah chiche !! Je connaissais le patronyme Devereux par l'opéra de Donizetti (Roberto) et non par ses écrits ethno-psychanalytiques, donc partition inconnue !! En 10 chapitres, dans une démonstration littérairement docte, explication fournie, précise voire rectificatrice de nombres de termes employés, je me suis demandé ce que venait faire les souvenirs de Mai 68, onanisme collectif, et la résurgence d'un certain Benny Lévi, tête pensante des intellos maos... J'ai été séduit voire conquis par le ton humanistement bienveillant, exempt de toute rancoeur, acrimonie, vindicte, employé par l'auteur , de la jolie prose à la Modiano ou Albert Cohen, malgré certaines errances concernant par ex. la laïcité, le baptême, le voile diaphane ou diaphragmatique..., l'apocalypse, mais rasséréné par la distinction entre migrant et immigrés, langue du Coran et arabe parlé, montrant que l'auteur maîtrise cependant bien son sujet. Ne m'a pas convaincu mais mérite le détour sans errance ni animosité !!.