Retour       NdL        Menu       

Titre       Auteur       Catégorie       Nouveautés       Indispensable       Incontournable       TopTen       Cadeau



Islam

Copyright Sâdhana

Le Coran au risque de la psychanalyse

O. Youssef - Albin Michel - 2007 - 218 pg

Quel risque psychanalytique vous avez pris, chère Olfa, car ce n'est nullement une sinécure de faire la lumière dans les diverses translittérations, ô combien ambiguës, qu'elles soient polysémiques, épistémologiques, sémantiques ou philologiques du Coran, livre sacré aux multiples versions - celle couramment utilisée date du 3è calife. Le débat premier est de savoir si Il est oeuvre divine ou humaine, p. 17; et pour la femme que vous êtes, la première question est bien sûr celle du voile, dans le flou de la catégorie entre castration féminine et fétichisme masculin (ben dis donc !!). C'est justement dans ce flou du deuxième sens d'un trope, p. 30, que peuvent naître les confusions habituelles que génère une lecture simpliste du Coran. Car, avouons-le honnêtement, le Coran contient un nombre respectable de contradictions issues justement de ce flou, eu égard à son origine par tradition orale, comme l'impossibilité de la contrainte en religion ..., principe largement bafoué dans la lutte contre les infidèles de tous crins !! Enoncé fini et attributs infinis, représentation réelle et représentation linguistique, symbolisme et décontextualisation, accidentel et essentiel, polygamie préislamique et monogamie coranique, manque sémantique et ontologique, corporéité et immatérialisme témoignent de la complexité " coriace" de l'interprétation et de l'érudition de l'auteure en l'absence de locuteur. Après le voile, la question de la femme sous ses différents aspects est analysée, droit de battre la femme, supériorité de l'homme sur elle, mariage, héritage, etc.. En 3 parties et 7 chapitres, vous abordez les diverses problématiques que posent les kalams (sans ité, bien sûr !!) relatifs au Coran et aux hadiths successives, selon al Tabâri, al Razi, al Zamakhshari, Ibn Rushd, Ibn Hanbal (sans é !!) Quand vous écrivez " Croire en Dieu est un acte qui se fait dans la parole et par la parole " permettez que je reste réservé quant à cette affirmation, sachant que Dieu n'est qu'un concept créé par l'homme, à quel Dieu se réfère-t-on ?? Question de parole, intervient la Shahâda formule-express pour devenir musulman sur le champ, processus implicatif dont la simplicité peut être sujette à caution, sachant fort bien que les personnes qui la prononcent ne sont pas forcément véritablement conscientes de toutes ses implications futures y afférant. Sur fond de lexicologie arabe, on croise Freud, Dolto et Lacan même si ce dernier affirme que la Femme n'existe pas, Oedipe qui s'en dédie au-delà de l'inceste. Une phrase m'a particulièrement frappé " " La Religion ne peut se ressourcer que dans la collectivité, et les rites religieux autant que la notion de guerre sainte contre les " autres " approfondissent le sentiment d'appartenance à un groupe .. " avec toutes les dérives que l'on connaît depuis deux millénaires.. A défaut des chants soufis du Dikhr, plongeons-nous dans les champs sémantiques de la péninsule Arabique, sans peur de la mort, dans la vérité du désir au-delà des illusions des savoir, pouvoir, possession, par le renoncement, sans jalousie ni vanité, à la religion des Pères pour celle de Dieu à qui l'on obéit inconditionnellement et souvent trop inconsciemment, n'est-il pas vrai ?? Même si votre analyse est intéressante par l'éclairage psy et féministe qu'elle apporte en excluant tout extrémisme doctrinal , je n'y ai pas accroché autant qu'aux livres de Leila Babès, Rachid Benzine, Malek Chebel, Farid Esack... simple question de diwan, comme l'aurait si bien dit Rûmi !!

Ndl : 3345
Hits : 804





Retour       NdL       Menu