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De Tséwang, la petite voleuse de crème, au Dr Dolkar qui en fabrique maintenant, quel itinéraire, parsemé d’embûches, d’intrigues, de jalousie, de médisance, mais aussi d’un inlassable labeur en dépit des échecs, aussi ! A l’école de Kaybjé Tridjang rinpoché, par mère interposée, cette jeune fille fait très tôt l’apprentissage de la mort avec celle de son frère Djodjo. On apprend ce qu’est un TCV : Tibetan Children Village et qu’elle a passé son diplôme médical en 1977. J’y ai découvert divers aspects des mystères tibétains, en particulier celui de la transe : "quand un esprit vous domine, cela ne signifie pas qu’il ne vous aime pas, mais plutôt qu’il vous aime trop, qu’il éprouve le besoin d’être compris de vous, qu’il vous choisit pour interprète car il a confiance en vous ".  Après la mort de sa mère, l’Amchi La, vivant toujours avec un mari plus proche du macho indolent que du parfait communiste, elle continue son petit bonhomme de chemin qui l’amène à être un des tous grands "médecin " avec des guérisons de cancer en particulier surprenantes, sans pour autant briguer le titre "…du Dalaï-Lama ". La médecine allopathique y est décrite avec beaucoup de compréhension pour son ignorance des trois humeurs : lung, béken, tripa qu’elle décrit dans la seconde partie de son ouvrage attachant à plus d’un point. Des phrases fortes dans sa conception de la guérison : " Ainsi le corps n’est-il qu’un élément donné qui doit s’adapter aux conditions imposées. Il importe pour chacun de savoir vivre en accord avec le monde extérieur, d’harmoniser sa propre nature aux saisons, et aux éléments de l’environnement, sans fanatisme ni laisser-aller ".  " C’est à chaque personne de créer le juste équilibre entre les fonctions corporelles et le contrôle de son propre esprit ". Ce livre passionnant s’achève sur des considérations écologiques et de survie d’une médecine venue de la nuit des temps, à l’image de celle des amérindiens

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