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Christianisme

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Dieu malgré lui

Benoît M. - Robert Laffont - 2001 - 366 pg

Reprenant la boutade de Woody Allen " Si Dieu existe, j'espère au moins qu'il a une bonne excuse ", permettez, cher Michel, vous qui fûtes " Prisonnier de Dieu " de vous demander si ce fut d'un Dieu malgré lui, ce qui ajouterait encore au caractère superfétatoire de cette prison ??? Lisant attentivement cet essai, je regrette toujours cette absence de citations des écrits apocryphes, même s'il est fait référence au proto-évangile de Luc - celui de Thomas étant soigneusement évité comme d'hab' - en s'appuyant sur des textes canoniques dont l'auteur démontre, par leurs multiples invraisemblances et incohérences, que l'authenticité chronologique et leur véracité sont plus que discutables pour ne pas dire totalement erronées. Par contre, très intéressante est l'optique, qu'elle soit naziréenne ou nazôréenne, ne faisant qu'amplifier ce Capharnaüm du printemps de Galilée, tout comme l'hypothèse, ci-développée, de la confection de Ieshua ben Jospeh de toutes pièces en entité-Dieu. J'ai particulièrement apprécié la réhabilitation de Judas, intègre comptable noirci arbitrairement, et le dévoilement de Pierre comme un ivrogne, intriguant avide de prendre la place de Jésus (à l'image d'Iznogoud voulant devenir calife à la place du calife...), comme un assassin récidiviste sans l'ombre d'un remord, et surtout comme manipulateur patenté de la divinisation de Ieshua ben Joseph, simple juif, pour asseoir sa soif manichéenne de pouvoir (on sait toutes les turpitudes qu'un tel début a générées par la suite...). Vraiment barjot ce barjonim, sans être véritablement un champion parmi les " bleus " !!! Tout au long de l'ouvrage, on peut remarquer empreinte latente et rôle des structures d'une communauté essénienne qui se révèlent au fur et à mesure de ce thriller apostolique (le 13 è homme) être le véritable noeud de " l'affaire Jésus ", dévoilant ainsi le caractère artificiel d'une résurrection échafaudée de toutes pièces par les synoptiques qui ont sciemment occulté le caractère " trublion " du Me Jésus. L'auteur ensuite s'en prend violemment au Vatican qui, par l'entremise du Père de Vaux (rencontré in corpore à Jérusalem en 1952) a soigneusement occulté les fameux manuscrits de la mer Morte, sachant le péril que leurs publications représentait pour sa crédibilité, basée sur une tromperie bi-millénaire éhontée et flagrante. D'ailleurs, il avait circulé dans les couloirs de St Pierre à la fin du 19 è, la parole attribuée à un très grand prélat : " Nous savons de temps immémoriaux que la fable de Jésus est celle qui nous a rapporté le plus d'argent (sic !!)". Permettez, Michel, que je ne puisse conserver mon équanimité quand vous titrez " l'Eveillé, bouddha juif " qui contraste singulièrement avec " Jésus, bouddha d'Occident " de Liogier, plongeant ainsi adeptes et fidèles dans la plus grande confusion, eu égard à un amalgame que je qualifierai d'abusif. Dans ma conférence " Bouddha et Jésus, la même aspiration : la libération de l'homme " je vois le maître Jésus comme un authentique bodhisattva (terme que vous employez aussi a posteriori quelques pages plus loin) rédempteur, dans le sens où rédemption signifie consacrer sa vie à l' Éveil de ses semblables. Et quand vous posez la question des vies antérieures du Me Jésus, celle du continuum du Logos (le fameux verbe apocalyptique de St Jean) ne vous effleure même pas !!! Certes, je partage votre point de vue selon lequel le Me Jésus fut un éveillé à sa manière, " entrepreneur en bâtiments " (intérieurs, je présume...); je suis entièrement d'accord avec le fait qu'on peut lui trouver certains points de comparaison fort similaires avec la démarche effectuée par Bouddha. Enfin, question de Jésus de Srinagar, permettez-moi de vous dire humblement que cette hypothèse n'est pas si saugrenue que cela, documents à l'appui dont le texte d'Himmis, car on ne nous a jamais ouvertement parlé des périodes de sa vie comprise entre la fuite en Egypte et sa présentation au temple, ni celle allant de celle-ci jusqu'à son baptême par Jean-Baptiste, périodes sur lesquelles le black-out est le plus complet et pour cause. Cela fait partie des grands silences de l'Histoire !! Je vous mets au Top-Ten pour la démystification salutaire que vous avez entreprise d'apporter sur la plus grande supercherie spirituelle : avoir fait du fils de l'Homme un Dieu.

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