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Le Dalaï-lama, biographie non-autorisée

Ah ! Que ce livre étoffé (plus de 500 p.) m'a réjoui les neurones dans sa mise au point nécessaire sur embrouilles, magouilles, turpitudes qui ont secoué régulièrement le bouddhisme tibétain. On oublie trop facilement que bonnets rouges et bonnets jaunes se sont étripés sanglantement deux siècles durant, question d'hégémonie spirituelle; vous avez dit bouddhistes...?? Connaissant déjà un peu l'histoire parfois épique du Dalaï-lama que j'interviewais à son premier passage en Europe en 1973, j'ai ouvert inopinément votre " biographie non-autorisée " au chapitre " Règlements de compte à Lhassa ", ce qui n'est pas sans quelque similitude avec Dallas, Top Models, Santa Barbara et autres sagas, sans compter Ok. Corral(!!), narrant les aléas de cupidité, fourberie, insolence d'êtres humains sans scrupules, avides de pouvoir, restés par trop bassement mondains, et bing pour des êtres soi-disant réalisés. Donc, en quatre parties couvrant septante ans (terme suisse pour dire soixante-dix !!) de l'histoire mouvementée du Tibet, vous nous faites découvrir dans un style alerte, soutenu, agréable à lire, maints secrets d'alcôve, d'intrigues qui ont jalonné l'histoire du "Toit du monde " en le secouant des soubresauts plus ou moins grands entre " roitelets ", abbés des grands monastères, colonisateurs et colonisés. Ce que j'aurais aimé cependant voir évoquée est cette fameuse conférence de Simla qui a irrémédiablement barré la route à l'indépendance du Tibet, mais le Tibet préfère ne pas s'en souvenir et pour cause... tout comme des 17 points. D'Épitecte à Luther King en passant par Aznavour, Racine, Paz, Confucius, Rousseau, Mao Dze Dong (sans ding deng !!) ... vos citations prouvent bien que si l'être humain cache en lui un diamant brut, il peut se révéler par ailleurs une vraie brute, ce qui transparaît clairement dans votre ouvrage, nombreux complots et assassinats à l'appui !! J'ai beaucoup appris et complété par là même nombre de connaissances lacunaires dans des épisodes que l'on a pas l'habitude de voir aussi bien traités en profondeur et détails, la faute en incombe à une certaine langue de bois..! Vous apportez clartés instructives et révélations sidérantes sur l'actualité du gouvernement en exil, sur sa non-reconnaissance internationale politique, sur le rôle des services secrets tant chinois qu'américains avec leur lot d'ambiguïtés, en posant la question fondamentale : " Qu'adviendra-t-il du Tibet ? " pays ô combien riche hydrologiquement et minièrement, à la place éminem-ment stratégique dans le continent asiatique, après la mort de l'actuel Dalaï-lama, avec tous les enjeux y afférents ... sachant qu'il y a déjà sur l'échiquier deux Karmapas et deux Panchen-lamas, issus de factions politiquement rivales. Il faudra suggérer à quelque metteur en scène chinois le tournage du " Dîner de dupes " à défaut de celui de C... !! Alors, bravo pour votre courage dévoilant et recentrant; mille mercis d'avoir remis le Potala au milieu de Lhassa dans ce récit - que vous rendez passionnant, palpitant, voire haletant... avec votre faconde verve de journaliste - destiné à montrer les multiples tribulations entourant la préservation d'identité, religion et cultures tibétaines, ce qui ne va pas sans quelques remous. Indispensables-Tibet et pourquoi pas même Top-Ten pour y voir réellement clair dans l'imbroglio tibétain que la majeure partie des tibétomaniaques ne connaissent nullement, se contentant, dans une ignorance totale habilement entretenue par ailleurs, de ne voir que la partie émergée de l'Himalaya, à savoir un Dalaï-lama, tout auréolé de son Nobel de la Paix, qui n'est cependant pas un chef spirituel, mais bien temporel, ce que vous précisez avec bonheur.

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