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Jésus de Bethléhem au Golgotha

Non, cher Roger vous que j'ai eu le vif plaisir de rencontrer longuement au Salon du livre 2002 à Paris, le Me Jésus ne peut pas être né en moins 4, la conjonction astralement planétaire (l'étoile des mages) s'étant produite en -6 (date également donnée pour le recensement de Quirinius), par contre le mois de mai est juste, le 29 pour être plus précis à 5 h 10 du matin, à la nouvelle lune, la nuit étant noire, ce qui permettait de voir d'autant mieux " l'étoile ". Autre chose qui est surprenante, c'est la datation que vous faites, non à partir de lui-même, mais de la fondation de Rome (Rémus qui s'en dédie !!). Je pensais, vous connaissant, que vous sortiriez des chemins battus, la preuve en est cette charmante version imaginairement romancée puisqu'il s'agit en fait du " roman de Jésus ", certes pas autant que Gérald Messadié (avec lequel j'ai parlé de ce sujet pendant 3/4 d'h au même salon) dans son Jésus de Srinagar, mais en prenant cependant quelques latitudes avec de nombreuses incohérences entérinées au fil des conciles... par aristo-bulles !! Ce qui fait que vous vous en tenez aux évangiles canoniques sans grandes libertés, montrant de sa naissance au tombeau vide, la conspiration qui s'est tramée contre le galiléen (et non nazaréen, car il était affublé du qualificatif de nazoréen...), cet agitateur révolutionnairement pacifique qu'il fut. Donc par le truchement de deux témoins imaginaires que sont Hiram, roi du gigot kasher (et non le fondeur de bronze de Salomon, clé de voûte de la Franc-maçonnerie) récemment converti au judaïsme et Marcellus, envoyé de l'empereur Auguste en Judée, païen rationaliste et par le biais de leurs rencontres avec Annas, Mathias, Banos..., vous retracez la vie trépidante de ce Messie qui initia un nouveau courant de pensées, souvent prise à tort comme de l'anarchisme politique alors qu'il prêchait une révolution intérieure contredisant les docteurs e la Loi. Même si je vous ai lu avec plaisir, j'ai été quelque peu déçu venant d'un encyclopédiste confirmé (cf. Bordas) que vous ne donniez pas la véritable envergure du Me Jésus - nommé à juste titre fils de l'Homme et non de Dieu, ce que la confusion vulgatesque entretient allégrement... - selon " la psychanalyse des miracles de Jésus " (voir Notes de lectures y afférente), ce personnage hors normes, à savoir un " maître à réfléchir ", au fil des grands symboles universels qu'il véhiculait, que vous ne parliez pas non plus de son contact avec la communauté essénienne dont Jean le Baptiste fut une des grandes éminences, même si vous consacrez quelques pages à ces " silencieux" p. 107 et ss, tout comme de son contact avec des gymnosophes accompagnant les caravanes venues d'Orient. Car en fait, Jésus était le bouddha d'Occident comme l'a décrit R.Liogier dans un livre du même titre. Votre ouvrage témoigne, tout au long des pérégrinations de deux compères, de votre immense culture, preuve en sont les notes détaillées après chaque chapitre, tout comme les 10 annexes, dont un excellent glossaire nominatif, et les 8 cartes y jointes et le récit, minutieusement ponctué de fort nombreux citations et extraits bibliques comme évangéliques, écrit de façon fort alerte et plaisante, se lit avec beaucoup d'intérêt, captivant qu'il devient en approchant de la fin inéluctable. Reprenant une phrase du Jésus de Srinagar . " Qu'est-ce qui est le plus important : la vérité historique ou le message que j'étais venu délivrer ? ", je crois modestement ne pas eu avoir réponse à la seconde partie de cette phrase magistrale. Nonobstant, votre livre séduira tous ceux que la plus belle histoire du monde enchantent depuis des générations.

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