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Ganesh
Jean-Louis, à défaut de ne pas tromper Ganesh, tu te goures haut ! Je ne pouvais pas louper cette métaphore, même si elle est rat, hé ! Je dois avouer que j’ai une notable sympathie pour ce dieu du panthéon hindou, facétieux et jovial, qui n’est pas sans me rappeler le «trompettant» Hathi de la merveilleuse adaptation du Livre de la Jungle faite par W.Disney. C’est dans cette disposition favorable que j’ai entrepris la lecture de ce qui s’avéra fort rapidementun thriller initia-tico-spirituel, et comme les fidèles lecteurs le savent bien, je mets à profit veilles et insomnies. Que celle-là fut longue, soutenue et passionnante. Je ne dévoilerai rien de cette histoire envoûtante, au rythme palpitant, au périple continentalement étourdissant Bombay, Patna, la Mongolie, le Karakoram, pour atterrir à Nouakchott en croisant tout à tour Ashoka, Bartabas, Marie-Josée Lamothe par Jatakas interposés (auquel il fait un remerciement plein de sensibilité), Jean Prieur et bien d’autres personnages qui s’imbriquent dans cette intrigue. Je ne dirai rien non plus de ces rythmes variés, effluves asiatiques suaves et chaleureuses, de ces marées humaines, de la solitude des grands espaces, des mystères insondables du karma et de la réincarnation, du sourire malicieusement ironique d’un Ganesh, qui s’avère être à la fin «donneur d’enfant» même si François s’est un peu moqué de lui dans une insouciance fatale. Le zeste d’érotisme conféré à Zarah, semblable à « la féline Sulamith », explique bien la perplexité de Boulla, quand il se dit que Dieu a quand même créé de drôles d’animaux : les femmes ! Alors, à défaut de chameau, je vous propose, à dos d’éléphant, qu’on se s’y trompe pas, cette superbe promenade partant d’un sous-vêtement pour aboutir à un sur-vêtement ! J’ai raffolé, si tant est (et non tenté) qu’un vénérable puisse être soumis encore à de telles folies…