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Précieux ornement de la libération (le)
Ayant déjà compulsé attentivement la version anglaise de ce livre, parue en 1994 chez Altea, je connaissais, par avance, le contenu d’un des livres canoniques de la littérature bouddhique, pas uniquement tibétaine, car il y a moult passages, sans connotation vajrayâna (ce qui est à souligner et appréciable), pouvant être compris de et appliqués par ceux/ celles qui se mettent en marche vers l’Eveil, de quelque école qu’ils/elles soient. Basée référentiellement sur de nombreuses citations de grands soutrâs et grandes figures du Bouddhisme, Shantideva et Atisha en tête, suivi d’Asanga et Nagarjunâ, la nécessité de l’Eveil apparaît indubitablement. Mais la libération ou éveil ne s’effectue que selon un processus bien défini et les différentes parties le structurant sont clairement expliquées en partant de la reconnaissance de la nature de Bouddha et de la préciosité d’une existence humaine. Intervient ensuite la personnalité et le rôle «l’ami de bien» (impliquant trop facilement, dans une confusion et un amalgame rapides, celui qui nous veut du bien, celui qui veut notre bien dans une connotation toute paulinienne),vocable auquel je préfère de loin le terme de «mentor» de la version anglaise, à savoir celui qui rappelle, celui qui nous fait remémorer impartialementAprès quoi, la plus grande partie du livre est réservée aux méditations et aux méthodes analytiques et productives de cette libération qui ne sont pas sans anticiper sur celles de Je Tsongkhapa, quelques siècles plus tard, tant dans les types d’individus, que dans la définition de l’esprit d’éveil, ses différents niveaux, buts, causes d’apparition, préceptes... On y retrouve les grands fondements communs aux trois véhicules, même si on considère le Hinayâna comme moindre que le Mahâyâna, à savoir les six perfections (dans lesquelles la connaissance – jñâna remplace la sapience – prajñâ) et la finalité qui est la bouddhéité. Seule notion mahâyâniste est le bodhisattva selon cinq voies pour dix terres, du simple au double !!! J’ai apprécié l’excellente présentation structurelle de cet ouvrage, plus encore sa claire lisibilité typographique, son compendium très complet d’autorités textuelles : soutrâs et sastras, regrettant, toutefois, que les notes ne se trouvent pas en bas-de-page ainsi que l’absence d’index. Excellent manuel vers l’Eveil qui, au-delà de toute allégeance vajrayânesque, devrait en inspirer plus d’un/e dans une authentique (et non aveugle) Confiance en l’Esprit d’Eveil. Doit être lu, étudié. voire même pratiqué, donc aux Indispensables-Bouddhisme, sans conteste.