Les racines de la Foi
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Les racines de la Foi
En 3 parties et 10 chapitres, l'auteur, docteur en médecine et humaniste confirmé, nous les explique, biologie et psychologie à l'appui, avec pertinence et sérieux, car la Foi peut mener à des dérives menaçant dramatiquement l'équilibre psychique humain voire même celui physique..(que n'a-ton pas occis au nom de la Foi ?!!). Le titre en anglais paru en 2002 " Est-ce qu'on peut être bon sans Dieu ? " est tout un programme à lui seul, quand on comprend son parcours personnel de juif: la religiosité assidue des débuts cédant le pas à un doute (" Pourquoi un Dieu laisse commettre de telles atrocité en son nom ? ") pour aboutir à l'athée qu'il est devenu. Qu'est ce que la foi, sinon une ou des croyance en quelque chose ? Dieu ou quelque absolu divinisé par les mortels... Depuis la préhistoire, l'homme a usé de symboles archaïques et totémiques, a pratiqué un animisme dans sa peur de la mort, selon des rites de fertilité et de renaissance où l'âme collective prend naissance par contagion à l'image d'espèce, troupeau, tribu et foule, groupes dans lesquels la cohésion est assurée par signaux visuels, auditifs, chimiques à l'appui. Car, c'est bien là le noeud du problème entre rite, conformité (et ou mimétisme) et pression sociale d'un côté, affirmation, répétition, suggestibilité et contagion de l'autre, impression et persuasion enfin, pour chercher des parce que métaphysiques en réponse aux pourquois existentiels. C'est justement là où la répétition est l'arme la plus dangereuse, dans une physiologie de l'affrontement basée sur obéissance (aslama par exemple) et cruauté, entre matraquage informatif et télévisuel, et lavage de cerveau par école religieuse interposée créant ainsi la modélisation des conflits à triple facette : séparer Nous et les Autres - se fabriquer des Monstres, perdre son Sang-froid. Entre Frazer, Frobenius, K. Lorenz, Jung, Kierkegaard, Carlyle (et ses six catégories de héros),Trotter..., trois personnalités sortent du lot Persinger, Campbell, Le Bon. J'ai apprécié que l'auteur prévienne du danger de prendre les mythes (projections sociales de nos rêves et aspirations intimes) pour argent comptant avec tous les dérapages que cela peut impliquer. Même si les connaissances en neuroscience ont bien évolué en plus de 10 ans, entre TEMP, IRMf, EÉPC, IPP, IMPM..., le chapitre consacré à la neurologie de la croyance est fort intéressant entre lobes temporaux et système limbique selon 14 expériences dont le résultat mènerait à ce que Dieu serait purement et simplement un état d'esprit. Les croyances communes (6 catégories) peuvent avoir des effets positifs, elles peuvent également avoir des effets pervers et destructeurs dans lesquels la fin divine justifie les moyens humains, les sectes justifiant leurs élus à grand renfort d'adhérence. Dans la dernière partie " Pouvons nous faire mieux ? ", considération des considérations en prime, la nécessité d'un regard éclairé s'impose, en fonction, l'avenir nous le dira, des 10 points du tableau 1 p. 274/77 et de la mise en pratique des 3 points anti-colère p. 282 (qui ne sont pas sans quelque analogie avec la démarche bouddhique y afférente). Je sais maintenant quel terme désigne les récurrents et dévoyés crop circles, c'est agroglyphe. CQFD !! Si nous avons un besoin irrépressible de croire, qu'il nous libère au lieu de nous enfermer dans des excès préjudiciables, tel pourrait ou se veut être la finalité essentielle de cet ouvrage. Alors Croire ou Être ? Plutôt que de rabâcher le sempiternel " Je suis donc je pense ", tournons-nous vers le " Je suis ce que je pense " bouddhique nous rendant ainsi consciemment responsable et non plus asservi à un moutonnement panurgesque vers un enfer des Enfers.