Les Amplificateurs
Véritable Classe A : aucun étage en push-pull
Deux transistors en liaison directe par canal
Avant propos
Un
amplificateur de puissance audio-fréquence sert à augmenter la puissance d'un
signal électrique trop faible pour alimenter l'enceinte acoustique chargée de le
diffuser.
La bande audio-fréquence est la gamme de variations de pression acoustique
perceptible par l'oreille humaine, des graves aux aigus ; une vibration de la
membrane du haut parleur, de l'air ambiant, du tympan, de 20 à 20 000 fois par
seconde.
Un amplificateur de puissance c'est une puissance électrique modulée par un
dispositif électronique commandé par le signal injecté à l'entrée.
Ce dispositif est fréquemment constitué de plusieurs étages amplificateurs se
succédant depuis l'entrée vers la sortie pour assurer l'adaptation entre le
signal à amplifier et le "haut-parleur".
Un étage amplificateur est un amplificateur minimal conçu pour une fonction
précise, il peut être équipé de transistors bipolaires, à effet de champ (fet,
mos-fet) et tubes à vides (triodes, etc).
Un étage en Classe A est constitué d'un seul composant actif amplifiant, en
continu, l'intégralité du signal (le rendement avec transformateur de sortie
~20%, sans transfo. ~10%).
Un étage en classe B (le rendement ~70% permet un faible coût du watt.) est
constitué de deux demi-amplificateurs alternativement chargés, pour l'un,
d'amplifier l'alternance positive du signal (faire sortir la membrane), et, pour
l'autre, d'amplifier l'alternance négative (faire rentrer la membrane).
En Classe A, le haut parleur est maîtrisé sans interruption, aucun élément ne
lâche la membrane pour la laisser à un élément différent.
Avant tout, un schéma en Classe A est élégant.
Description générale
Ce sont des
amplificateurs stéréo précis et dynamiques, soigneusement construits avec les
meilleurs composants, la polarisation en Classe A implique de facto un
fonctionnement continu à puissance maximale qu'il est ainsi toujours prêt à
retransmettre instantanément sur l'enceinte, le temps de montée est très rapide.
Le schéma original se compose d'une belle alimentation et de deux étages
Classe A en liaison directe par canal.
La stabilité du circuit est parfaite, débrancher ou court-circuiter les
sorties a très peu d'incidence sur son fonctionnement même à niveau maximal
(typique du Classe A sans transfo. de sortie).
Le fonctionnement en Classe A nécessite peu de composants ce qui permet de les
relier directement entre eux, sans circuit imprimé, réduisant au strict minimum
le nombre de liaisons internes.
Une rigoureuse symétrie, des composants contrôlés et appariés, des liaisons de
même longueur sur les deux canaux ; les amplificateurs gauche et droit sont
absolument identiques.
Aucun déréglage possible, les composants de mise au point sont remplacés par
des valeurs fixes, silencieuses et fiables.
Les électrons libres sont plus beaux dans un amplificateur Louie'n Son.
La linéarité est parfaite grâce à la maîtrise des quelques points qui limitent
naturellement la bande passante.
Les alimentations de ces amplificateurs assurent un fonctionnement silencieux
malgré la consommation permanente.
Amplificateur de puissance
Les constructeurs donnent généralement la puissance de sortie maximale de leurs amplificateurs en watt RMS sur 8 ohms. La charge est supposée être une résistance pure de 8 ohm, ce qui n’est jamais le cas d’une enceinte acoustique réelle : ces watt RMS/8 Ohm sont donc simplement une norme pour comparer différents amplificateurs sur le seul critère de la puissance de sortie, dans un cadre défini (autrement comment faire une comparaison ?).
Le terme anglo-saxon « Root Means Square » (RMS) correspond a la valeur efficace de la tension sinusoïdale maximale dont est capable l’étage de sortie l’amplificateur (c’est la tension maximale crête pour une demi alternance divisée par 1,414). En effet les amplificateurs de puissance (a transistors) sont équipes de transistors (de puissance) qui sont polarises par une tension continue +V (alternance positive) et –V (alternance négative) fournie par l’alimentation branchée sur le secteur 230 VAC (EDF en France).
Pour un
amplificateur de 100 Watt RMS, cette tension de polarisation de l’étage final
vaut un peu plus de 40 volts (on a bien P= (40/1,414)^2/8 = 28, 3^2/8 = 800/8 =
100).
De la formule bien connue P = U^2/R (loi d’ohm) avec U la valeur efficace de la
tension maximale, et R la résistance de charge, on déduis que si la charge est
diminuée de moitie, la puissance RMS sera doublée.
En haute fidélité, les amplificateurs dits « high-end » sont capables de telles performances : donnes pour 100 Watt RMS/8 Ohm, ils peuvent délivrer 200 Watt RMS sur 4 Ohm et même 400 Watt RMS sur 2 Ohm (exemples : le français YBA, l’italien AM Audio, l’américain KRELL, etc.). L’alimentation de ces amplificateurs est « surdimensionnée » par rapport a des réalisations haute-fidélité plus courantes, ce qui pèse lourd et surtout coûte cher.
Dans la gamme générale des amplificateurs a usage domestique, ceux donnes pour 100 Watt RMS/8 ohm, ne peuvent donner qu’environ 140-150 watt RMS sur 4 Ohm ( ce qui est déjà pas trop mal !). L’alimentation de ces amplificateurs s’effondre quand, bouton de volume vers le maximum, la charge demande trop de courant (chute de la tension de polarisation des transistors de sortie). Toutefois pour des demandes faibles et moyennes de puissance, ce qui est le cas normal en usage domestique, sur une charge de 4 ohm, et donc pour une position raisonnable et fixe du bouton de volume, la puissance délivrée sera deux fois supérieure a celle délivrée sur 8 Ohm
AP1.1 Généralités sur les amplificateurs basses fréquences
Entre la prise de son et les haut-parleurs, l'amplification est présente à plusieurs endroits de la chaîne et à l'intérieur de (presque) tous les appareils. Nous entendons parler de préamplificateur, d'étage amplificateur ou encore d'amplificateur de puissance (ou amplificateur final).
A chaque amplificateur, il est demandé de transiter un signal entre une entrée et une sortie et de lui apporter un certain nombre de modifications, fixes ou variables. Généralement, le traitement du signal audio peut être séparé en deux parties. Petits et grands signaux. Les modifications principales sont apportées en petits signaux alors que la puissance est obtenue seulement à la fin de la chaîne.
Exemple d'une chaîne audio composée d'appareils ou d'étages amplificateurs :
Afin de connaître l'utilité ou les fonctions d'un étage ou appareil amplificateur, il faut chercher à savoir à quel endroit de la chaîne il se trouve. De même, il faut chercher à connaître les caractéristiques du signal qui entre ainsi que les modifications demandées.
Par exemple, l'appareil ou étage de sélection doit permettre au minimum le choix des sources et de délivrer un signal ayant un niveau constant à sa sortie, quelque soit la source.
Avec les caractéristiques
d'entrée et de sorties, nous pouvons savoir quelles sont les modifications
apportées par l'amplificateur. Ou alors, avec les caractéristiques de sorties et
les modifications apportées par l'ampli, nous pouvons savoir quelles
caractéristiques doit avoir le signal à l'entrée.
ENTREE + MODIFICATIONS = SORTIE
Dans la pratique de maintenance, il est généralement plus facile de mesurer le signal audio aux entrées et aux sorties plutôt qu'à l'intérieur des amplificateurs. C'est pourquoi il est impératif de bien connaître les caractéristiques du signal qui transite.
AP1.2 Le signal audio
Avant d'étudier les caractéristiques des amplificateurs, regardons d'un peu plus près le signal audio et ses caractéristiques principales.
Le signal audio peut être visualisé en représentation temporelle, par exemple de forme sinusoïdale. Cette forme de signal permet les calculs et les mesures à l'oscilloscope en atelier. Elle permet de repérer l'amplitude maximale dès qu'il y a écrêtage, ou encore si la forme est différente à la sortie en comparaison à l'entrée. Toutefois, le signal audio " réel ", est de forme complexe. Voir à cet effet la page Signal acoustique dans introduction à l'acoustique de ce site.
Le signal audio peut être visualisé en représentation spectrale. Cette forme permet de connaître le contenu en fréquences du signal. Une sinusoïde devient un unique trait, appelé raie spectrale.
Alors que le signal audio peut contenir des fréquences allant de 20Hz à 20kHz . Nous parlons alors de plage de fréquences, ou de bande passante. Cette visualisation permet également de comprendre le rôle de certains réglages comme les tonalités, par exemple.L'appareil qui permet une telle visualisation est appelé analyseur spectral ; il effectue un balayage et indique quelle amplitude est présente à quelle fréquence.
Il est à noter que l'absence de signal est d'une signification importante en audio. Idéalement, lorsque la source sonore est silencieuse, les haut-parleurs devraient rester strictement silencieux. Or nous avons déjà tous entendu une fois ou l'autre le son que délivre une sonorisation avant le début d'un concert. Nous appelons ce son, ou cette absence de son, le souffle ou le bruit.
Connaître la quantité de souffle nous permet de savoir l'amplitude minimale du signal audio " utile ". Le rapport entre l'amplitude maximale (S sur le dessin) et l'amplitude minimale (B sur le dessin) est appelé dynamique du signal audio.
Us max.
Us max.
Dynamique maximale = ------------ [ ] Rapport signal/bruit S/B = 20 × log
------------- [dB]
Us bruit
Us bruit
AP1.3 Les amplificateurs petits signaux
Les caractéristiques d'entrées et de sorties sont aussi importantes que les caractéristiques de transferts pour les amplificateurs qui transitent des petits signaux. En plus, le niveau de signal qui arrive à l'entrée est également important.
AP1.3.1 Impédance d'entrée et niveaux d'entrée
Deux caractéristiques sont importantes pour l'entrée d'un amplificateur petits signaux. Son impédance d'entrée et les niveaux (nominal + maximal) du signal nécessaire à lui appliquer.
L'impédance d'entrée nous donne l'indication sur la puissance qu'il faut fournir à l'entrée pour assurer un bon fonctionnement.
L'impédance permet de
déterminer également si la commande est une commande en tension, en courant ou
adaptée.
Rig < Ze --> commande en tension --> U = constant
Rig = Ze --> commande adaptée --> P = maximum
Rig > Ze --> commande en courant --> I = constant
Le niveau nominal nous indique l'amplitude nécessaire au bon fonctionnement de l'amplificateur. C'est l'amplitude pour laquelle le montage à été conçu et présente le minimum de défauts. Nous parlons de la sensibilité nominale de source, exprimée en volts [V] ou [mV].
Le niveau maximal nous permet de calculer l'amplitude maximale admissible à l'entrée. qui nous indique l'amplitude maximale à partir de laquelle l'amplificateur va amener des distorsions importantes. Un niveau s'exprime en décibel+référence [dBréf].
AP1.3.2 Impédance de sortie et niveaux de sortie
La sortie d'un amplificateur est à considérer comme un générateur de tension avec sa propre résistance interne Ri. Il est souvent aisé de mesurer le signal à la sortie d'un amplificateur. Nous pouvons mesurer le signal à vide (Rch = infini) et avec une charge raccordée (Rch < infini), de plus en variant la fréquence à l'entrée de l'amplificateur.
Avec la technologie actuelle, la notion de bande passante (en Hertz) est souvent accompagnée de la notion de temps de réponse (en seconde par volt [s/V] ou [ms/V]).
AP1.3.3 Caractéristiques de transfert
La plus évidente mais importante fonction d'un amplificateur est d'amplifier un signal, ce qu'exprime le gain.
La tâche d'amplifier consiste à fournir un signal d'un niveau déterminé sur une charge déterminée lorsqu'il lui est appliqué à l'entrée un signal déterminé (Ne, Ns et Rch sont connus).
Ce peut être la tension, le courant ou la puissance qui devra être régulé à la sortie, malgré des variations importantes du signal à l'entrée, et/ou des variations climatiques, par exemple la température, qui ont une très grande influence sur les circuits électroniques.
D'autres fonctions sont demandées à un amplificateur. Notamment des modifications en fréquences du signal. Les correcteurs de tonalités en sont un bon exemple.
En plus l'amplificateur doit souvent fournir un signal avec la plus grande précision possible et en y amenant qu'un minimum de déformations. Nous parlons de distorsions. L'appellation " distorsions linéaires " est une manière de parler de la courbe de réponse en fréquence d'un amplificateur. Actuellement cette distorsion est réellement négligeable.
Les distorsions non linéaires (également appelées distorsions harmoniques) concernent la modification en harmoniques du signal d'entrée sur le signal de sortie. Ces distorsions dépendent passablement de la puissance de sortie délivrée par l'amplificateur. Les fabricants nous donnent parfois le graphique de la distorsion harmonique totale en fonction de la puissance. Nous remarquons la montée très importante dès que la puissance nominale est dépassée (écrêtage).
Les éléments amplificateurs (transistors, circuits intégrés, etc.) ont généralement une caractéristiques tension-courant non linéaire. Cette non linéarité entraîne des distorsions d'intermodulation. Un signal de fréquence élevée est " modulé " par un signal de fréquence basse, par exemple. Cette distorsion est souvent très faible aux puissances de sorties nominales.
Dans la pratique de maintenance, nous pouvons mesurer un certain nombre de fonctions d'un amplificateur à l'aide du schéma de mesure ci dessous. Par exemple, l'amplitude maximale d'entrée, la tension de souffle à la sortie (donc le rapport S/B), la courbe de réponse, etc.
AP1.4 Les amplificateurs grands signaux
L'idéal serait un amplificateur qui délivre une puissance aussi grande que possible avec une stabilité à toutes épreuves et avec un minimum de consommation propre, donc sans pertes ni échauffement.
La puissance nécessaire pour actionner les haut-parleurs varie de quelques watts à quelques centaines de watts dans les installations d'appartement. Nous pouvons compter quelques centaines à quelques milliers de watts pour les installation de sonorisation. Cette puissance délivrée à la sortie est consommée au travers de l'alimentation. Et pour réussir à délivrer de telles quantités sans trop d'échauffement, il est impératif que les amplificateurs présentent un minimum de pertes. Le rendement est une caractéristique importante pour les amplificateurs grands signaux.
Les éléments de puissance (transistors, tubes, circuits intégrés) sont montés sur des radiateurs proche de l'alimentation. Les circuits qui sont traversés par les grands courants sont réalisés de manière à être le plus court possible.
D'autre part, pour garantir une bonne stabilité en température ou envers les surcharges, les éléments de puissance sont protégés par des circuits de contre réaction autant statique que dynamique (voir cours d'électronique). Ce qui complique considérablement la tâche du dépanneur.
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Amplificateurs… Tubes ou Transistors ? Classe A ou Classe AB ? Classe D ou Classe T ? Classe H !?
Difficile de s'y retrouver pour choisir son amplificateur. L'amplificateur est souvent considéré à juste titre comme l'élément principal d'une chaîne Haute Fidélité. Un peu comme le socle sur lequel on va essayer de bâtir le meilleur système possible. Sa technologie est relativement ancienne, le tube à vide été inventé par Lee de Forest en 1906. Le transistor à effet de champs est breveté en 1934 par le Docteur Oscar HEIL, inventeur par ailleurs d'un célèbre haut parleur qui porte son nom. L'amplificateur a beaucoup évolué dans le temps, particulièrement au début des années soixante avec la production de masse d'amplificateurs à transistors à des prix abordables, le plus souvent d'origine japonaise,. La Haute Fidélité est alors sortie du domaine des passionnés bricoleurs pour devenir le produit grand public que nous connaissons aujourd'hui.
Triode de Lee de Forest
Le tube en amplification audio a
connu "une traversée du désert" jusque dans les années quatre vingt, époque ou
JADIS une jeune société française décide de remettre en valeur ses
incontestables qualités musicales. Une mention aussi pour le constructeur
américain AUDIORESEARCH qui n'a jamais cessé de proposer des amplificateurs à
tubes à ses clients. Nous n'entrerons pas dans une querelle de chapelle pour
savoir si le tube est définitivement supérieur au transistor ou… l'inverse selon
leurs prétendants respectifs. Un bon amplificateur à transistor est sûrement
plus musical qu'un mauvais amplificateur à tubes et… vice versa ! Lors d'écoute
en présence de grands spécialistes de l'audio, la conclusion est souvent la
même. Cet ampli à tubes est superbe ! Il a même les qualités d'un transistor ou
cet ampli à transistors est splendide ! Il a même les qualités… d'un ampli à
tubes ! Il est vrai qu'au début de sa carrière l'amplificateur à transistors ne
brillait pas par ses qualités musicales. Et puis, comme nous le faisons souvent
remarquer ici, les ingénieurs se sont mis au travail et certaines séries de
transistors sont devenues célèbres chez TOSHIBA, MOTOROLA, SANKEN, HITACHI… Là
aussi nous n'entrerons pas dans la querelle de chapelle entre transistors
bipolaires ou mosfet ou autre jfet. A retenir simplement que le transistor est
l'élément le plus important, le "moteur" de l'amplificateur. Il y a une forte
probabilité qu'un applicateur équipé d'un "pushpull" de SANKEN N°XXZZZWW de la
marque X sonne de la même manière que l'amplificateur de la marque Y équipé… des
mêmes transistors.
Différents modèles de transistors
La plus part des amplificateurs du marché fonctionnent en Classe AB. C'est à dire qu'un transistor s'occupe de la partie positive du signal, un autre de la partie négative du signal. Ce montage à l'avantage de la simplicité et donc d'un faible coût de production. Malheureusement il a aussi des défauts dont notamment la distorsion d'inter modulation entre la partie positive et négative du signal, corrigée par des montages sophistiqués et des transistors parfaitement appairés, ce qui à nouveau augmente les coûts. Pour éviter les problèmes posés par la distorsion d'inter modulation, les concepteurs ont proposé des montages en Classe A ou en pure Classe A. Un seul transistor pour la partie positive et négative du signal, mais là aussi avec quelques inconvénients. Montage très coûteux en raison de grosses alimentations avec transformateurs de grandes dimensions. Perte importante de rendement, encore plus importante en pure Classe A. Beaucoup d'énergie est perdue en chaleur, même en l'absence de signal et donc à nouveau installation d'un coûteux et pondéreux, système de radiateurs de refroidissement pour que le durée de vie de l'amplificateur reste raisonnable… Beaucoup de constructeurs ont adopté une classe A sur quelques dizaines de watts, l'amplificateur passe en classe B au delà. Bien que certains amplis classiques en Classe AB soient très séduisants à l'écoute, les avantages en musicalité de la Classe A ou pure Classe A sont incontestables. Bien meilleur suivi mélodique, profondeur de l'image sonore, restitution des micro-détails, beauté des timbres et gain en dynamique… A part quelques constructeurs spécialisés dans les fortes puissances, KRELL, ACCUPHASE, MARK LEVINSON, PLINIUS. Les amplificateurs en pure Classe A ne délivrent que quelques dizaines de watts et donc nécessitent des enceintes à bon rendement (efficacité) plus de 90 dB par exemple. Dans les puissances de cinquante watts et plus, 100 ou même 250 watts, les appareils deviennent très imposants en poids et dimensions pour des prix de vente… proportionnels ! Alors que faire ? Les ingénieurs se sont remis au travail. Des progrès substantiels ont été réalisés avec les alimentations à découpage, Classe H, qui ont permis de résoudre le problème de la température élevée et d'obtenir de fortes puissances, 500 watts par exemple pour LINN et YAMAHA. Mais les prix restaient élevés.
Amplificateur FLYING MOLE Classe D - 2 x 100 watts
La Classe D est apparue en début d'année. Les premiers amplificateurs sont disponibles sur les étagères de vos revendeurs préférés. De l'extérieur les amplificateurs ont des boîtiers plus petits pour des puissances relativement plus élevées qu'en Classe AB. Attention il ne s'agit pas d'amplification numérique comme pourrait le laisser croire par erreur le D comme Digital ! Le signal est "découpé" en tout petits morceaux à très haute fréquences et le transistor au lieu de délivrer régulièrement une tension proportionnelle au signal commute à haute vitesse sous forme de très brèves impulsions. La Classe D présente de nombreux avantages, pas de chaleur, puissance élevée avec un meilleur pilotage des haut-parleurs pour les enceintes à faible rendement, coût de production et donc prix publics tout à fait raisonnables… Et musicalement ? Les premières écoutes sont très positives, beaucoup de fluidité de délié, belle image sonore… à suivre ! Juste quelques mots sur une variante de la Classe D, la Classe T qui est en fait une marque déposée par la société américaine TRIPATH TECHNOLOGY basée sur l'utilisation de ses propres composants et montages.
Frank ROMERSA - http://www.thf.fr/
Pour complément d'information se reporter à http://fr.wikipedia.org/wiki/Classes_d%27amplificateurs#Classe_D
ET L'AMPLIFICATEUR DANS TOUT CELA ?
Les contraintes globales
On va donc demander à l'amplificateur ... d'amplifier le signal (au niveau ligne) qui lui est livré par une source (lecteur CD, tuner, cellule phono) après préamplification. Mais surtout, il s'agit de convertir ce qui n'est qu'un signal de tension d'assez faible niveau en signal de puissance possiblement élevée, puisque, nous l'avons vu, un système de haut-parleurs est un dispositif gourmant en énergie. L'ampli devra donc appliquer et "maintenir" des variations de potentiel rapides et amples à un dispositif électriquement peu résistif (l'enceinte), qui va donc drainer un courant non négligeable. Et, dans le pire des cas, une enceinte peut présenter simultanément un rendement faible et une impédance torturée (heureusement, ces deux "défauts" ne sont pas obligatoirement liés !). On pose alors sur l'amplificateur une double contrainte très critique.
Il ne suffit plus de considérer le strict paramètre de la puissance de sortie (nominale ou crête) de l'amplificateur pour assurer la bonne adéquation avec l'enceinte en fonction de son rendement. Il faut être également capable de soutenir des appels de courant importants, possiblement en décalage temporel avec la tension appliquée. Le tout sur une large bande de fréquence, et à faible distorsion. Sans compter que l'approche analytique faisant appel, par le calcul ou la mesure, à des sollicitations purement sinusoïdales de fréquence bien définie est particulièrement simpliste. Le signal musical est lui d'une complexité bien supérieure ...Cela étant, notons que la première qualité de blocs de grande puissance est que les mieux conçus d'entre eux le sont évidemment avec toutes ces contraintes en tête. Leur compatibilité avec tous types d'enceintes est donc, a priori, supérieure à des modèles moins dimensionnés.
Le paramètre puissance
L'amplificateur doit présenter un gain déterminé et stable caractérisant le rapport de la puissance de sortie en régime continu sur la tension appliquée à son entrée (pour une impédance d'enceinte donnée). Ce gain peut évidemment s'exprimer en dB. Et au-delà d'une valeur limite de puissance maximale continue, le signal sera d'abord distordu (passée une limite considérée acceptable) puis carrément saturé : le gain s'érode et l'écrêtage du signal apparaît (phénomène fort désagréable à l'oreille). Tout comme nous l'avons fait pour les niveaux de pression acoustique, nous pouvons utiliser l'échelle logarithmique des décibels pour comparer les puissances respectives d'amplificateurs, en mentionnant quel est le niveau de référence choisi, Po = 1 Watt par exemple. En vertu de l'expression G = 10 Log (P/Po), il vient alors que 2 Watts représentent une augmentation de 3 dB par rapport à la référence, et que chaque nouveau doublement de puissance représentera le même surcroît de 3 dB.
Un amplificateur délivrant 100 Watts par canal présente donc un "gain" de G = 10 Log 100 = 20 dB par rapport à un modèle modeste délivrant 1 Watt. Et pour 1000 Watts, alors ? G = 30 dB. Notons cependant que tout amplificateur est probablement capable de fournir, en régime impulsionnel, une puissance crête un peu ou sensiblement supérieure à la puissance maximale continue. Tout dépend de la réserve de puissance dont il dispose. Celle contenue dans l'alimentation se reconstitue normalement à chaque nouvelle demi-alternance de la tension secteur (soit tous les centièmes de seconde). Le découplage local des étages d'amplification par des condensateurs de technologie variée mais judicieusement choisie permet entre encore d'améliorer le comportement impulsionnel d'un circuit.
Mais ni cette notion de puissance crête ni l'indication du courant maximum ne sont " normalisées " comme l'est l'expression de la puissance nominale. Et aucune règle générale en matière de puissance impulsionnelle ne peut être déduite de la seule connaissance de la puissance maximale continue. C'est un autre argument en faveur des amplificateurs les plus puissants (toutes choses égales par ailleurs) : on ne s'en remet pas à une hypothétique capacité transitoire mais bien à la compétence de l'appareil à produire de vrais Watts, en régime continu.
Rendement et classes d'amplification
i Un autre paramètre " énergétique " à prendre en compte - plutôt i pour le concepteur, mais in fine aussi pour l'utilisateur - est le ren-i dément de l'amplificateur. Cette fois, nous voulons parler du rapport ; entre la puissance de sortie délivrée et la consommation électrique i de l'appareil. Etudions particulièrement le cas des amplis à transistors et les différentes classes d'amplification, qui décrivent principalement le mode de fonctionnement et de polarisation des semi-conducteurs de l'étage de sortie.
La classe A. réputée pour sa musicalité, fait traiter les alternances positives et négatives du signal par le même composant amplificateur, transistor bipolaire ou MOSFET par exemple. La linéarité des transistors n'étant jamais parfaite, ce composant est naturellement générateur de distorsion. Mais les dégradés de distorsion par harmonique typiques d'amplificateurs en classe A sont particulièrement favorables car "naturels" : ils comportent principalement des harmoniques de rang pair et les taux de distorsion augmentent avec le niveau du signal. Seul leur rendement est faible, le plus souvent de l'ordre de 0,25. Cet aspect limite en théorie l'application de la classe A au domaine des amplificateurs de faible puissance. Des constructeurs tels que Sugden et Musical Fidelity l'utilisent préférentiellement. Mais on trouve également quelques audacieux constructeurs - tels que Pass Labs - qui parviennent à proposer des produits de haute puissance fonctionnant en pure classe A, par la mise en parallèle de nombreux transistors de sortie rigoureusement sélectionnés. Au prix d'un encombrement, d'un poids et d'un échauffement maximum ... sans parler du prix.
La classe B. dédie un dispositif semi-conducteur par polarité d'alternance du signal : chaque transistor amplifie une demi-période de signal, et reste bloqué pendant l'autre demi-période. Son rendement est meilleur, typiquement de l'ordre de 0,7. Mais des phénomènes de distorsion "de croisement" se produisent lors du renversement de polarité du signal. Et, malheureusement, cette distorsion par harmoniques est majoritairement d'ordre impair, la plus désagréable à l'écoute. Qui plus est, elle augmente lorsque le niveau de signal diminue. Ici aussi, un choix rigoureux de composants, l'utilisation de la contre-réaction et la mise en œuvre d'astuces diverses permettent de réduire ces effets pervers. Du coup, cette classe est quand même utilisée par certains constructeurs fameux, dont Naim Audio par exemple, avec de très bons résultats subjectifs.
La classe AB. tente, avec un principe similaire à celui de la précédente, et par un léger déplacement des points de repos des transistors les rendant conducteurs pendant un peu plus d'une demi-période du signal, d'annuler cette distorsion de croisement. Le rendement est légèrement inférieur à celui de la Classe B, les niveaux de distorsion plus faibles. Vu ses avantages intrinsèques, c'est cette solution (et ses innombrables variantes) qui est majoritairement utilisée par les constructeurs d'électroniques. Dans ces trois classes, on met donc bien à profit la fonction amplificatrice d'un dispositif semi-conducteur telle que transistor bipolaire, JFET ou MOSFET. C'est-à-dire la possibilité de commander la circulation d'un courant important (en sortie du composant) de manière continue, grâce à la variation continue d'un courant ou d'une tension faibles (en entrée).
Récemment apparue dans le monde de l'audio (et notamment dans le haut de gamme), la Classe D, aussi appelée "amplification numérique" ou PWM (pour Pulse Width Modulation, modulation par largeur d'impulsions). Le principe est cette fois très différent, mais vise à n'utiliser dans l'étage de sortie qu'un transistor (ou une paire), travaillant en commutation et non plus en amplification. A l'aide du signal d'entrée, on module la largeur des impulsions d'un train à haute fréquence (quelques dizaines voire centaines de kiloHertz) généré localement dans l'appareil. Un filtrage passe-bas effectuant une moyenne du signal de sortie (à l'échelle de la microseconde) reconstitue un signal analogique de puissance continûment variable, pratiquement débarrassé des artefacts haute fréquence.
Le rendement de ce type de schéma est excellent, il peut facilement atteindre voire dépasser 85 %. Couplés à des circuits d'alimentation à découpage (ne faisant pas appel à de massifs transformateurs), cette technologie permet la réalisation d'amplificateurs très puissants et compacts, à réchauffement très limité. Par construction, l'impédance de sortie de ces circuits peut être rendue aussi proche de zéro que souhaité, ce qui contribue à l'obtention de facteurs d'amortissement astronomiques (plus de 1000). Revers de la médaille, la haute fréquence impose des précautions d'isolation électromagnétique drastiques, et il faut éviter que les résidus et sous-produits de cette porteuse ne se retrouvent dans (ou intermodulent avec) le signal amplifié. Des marques telles que Nu Force, Delage ou Bel Canto utilisent avec succès cette technologie, que l'on retrouve aussi dans des appareils portables.
Citons enfin la famille des amplificateurs à lampes, d'ailleurs historiquement les premiers apparus, fort appréciés par de nombreux audiophiles (et aussi des musiciens). Les variantes autour des topologies de circuit développés, schémas de contre-réaction appliqués et composants disponibles sont également illimitées. Mais dans la course à la puissance absolue, les circuits à transistors les surpassent, à quelques rares exceptions près. Cela dit, le point de vue des aficionados de l'association ampli à tube de faible puissance ~ enceintes à haut rendement est parfaitement respectable et permet d'atteindre de très hauts niveau de musicalité.
Le compromis puissance/rendement, ou : " que choisir ? "
Si l'on suppose que le rendement d'une enceinte est constant sur toute sa plage de puissance admissible (hypothèse discutable, nous y reviendrons dans un autre article), il est assez facile de calculer le niveau sonore pouvant être produit par association avec un amplificateur délivrant une puissance maximale déterminée. Il suffit par exemple d'additionner la puissance délivrée par l'amplificateur exprimée en dB (par rapport à 1 Watt) et le rendement de l'enceinte (à 1 Watt), d'où le tableau suivant :
Puissance maximale de l'ampli (en Watt) |
Gain en dB (réf. 1 W) |
Rendement de l'enceinte en dB/W/m (première ligne) et niveaux produits |
|||
1 |
0 |
85 |
90 |
95 |
100 |
5 |
7 |
92 |
97 |
102 |
107 |
10 |
10 |
95 |
100 |
105 |
110 |
50 |
17 |
102 |
107 |
112 |
117 |
100 |
20 |
105 |
110 |
115 |
120 |
200 |
23 |
108 |
113 |
118 |
123 |
500 |
27 |
112 |
117 |
122 |
127 |
1000 |
30 |
115 |
120 |
125 |
130 |
On voit donc que si l'on utilise une paire d'enceintes d'un rendement déjà "très correct" de 95 dB et un ampli assez puissant de 200 W par canal, on parvient juste à recréer un niveau maximal de 120 dB (*'.
Est-ce suffisant ?
Largement tant qu'il s'agit écouter un peu de musique en prenant l'apéritif avec des amis. Mais pour l'amateur averti épris de réalisme sonore, désireux de reproduire en vraie grandeur les niveaux sonores typiques d'une grande formation orchestrale, c'est presque juste. Car il faut de nouveau tenir compte du niveau de bruit ambiant dans la pièce d'écoute ... au mieux 30, plus vraisemblablement 40 dB SPL pour un local domestique situé quelque part en ville. Nos 120 dB calculés n'en font de nouveau plus que 80 utiles. Et si l'on dispose d'enceintes miniatures à 85 dB de rendement, inutile de chercher le réalisme en termes de dynamique et de niveau sonore absolu ... il leur faudrait recevoir 1000 W pour reproduire un niveau de 115 dB SPL ! Alors que les haut-parleurs qui les équipent n'en supportent que 50, peut être 100 en régime transitoire ? C'est tout à fait inenvisageable.
Conclusion
Dans le choix d'un amplificateur, la recherche de la très grande puissance peut de prime abord sembler superflue. Mais comme on le voit ci-dessus, la simple arithmétique montre que si l'on y met les moyens, il est possible de reproduire chez soi le volume sonore et la dynamique naturelle d'un orchestre (à tout le moins telle que perçue par le mélomane calé dans son fauteuil au concert, et c'est bien cela qui compte). A condition également de disposer d'une salle d'écoute d'un volume minimum.
Choisir, lorsque l'on peut se l'offrir, un "grand" système notamment équipé d'un amplificateur très puissant, c'est donc pouvoir :
- reproduire des niveaux de pression élevés et maintenir une dynamique réaliste, ce qui est nécessaire à la fidélité à l'œuvre, tout autant que la transparence, le respect des timbres, la rapidité des attaques, et autres critères qualitatifs ...
- alimenter tout type d'enceintes, dont celles à rendement moyen, dont celles notamment capables d'explorer les registres grave et extrême grave ...
- maîtriser des enceintes à l'impédance difficile, ce qui est parfois (et même souvent) le cas des meilleurs modèles,
- bénéficier d'un contrôle élevé sur le déplacement des membranes, ce qui confère précision, vigueur et absence de traînage au message ,
- et, au final, utiliser l'appareil dans une plage de puissance pour laquelle il a vraiment été conçu sans le pousser dans ses derniers retranchements, sans miser sur des qualités transitoires plus supposées que démontrées - précisément là où les artefacts de distorsion non négligeables que produirait un modèle moins puissant s'ajoutent à l'inévitable distorsion générée par des haut-parleurs fortement excités.
Et l'expérience prouve que disposer d'un amplificateur très puissant et bien conçu au sein d'un beau système permet de vraiment faire la différence. L'écoute domestique reprend alors les proportions d'un véritable spectacle, d'une vivacité et d'un naturel à couper le souffle !
'*' Avec deux canaux et deux enceintes en service, nous devons ajouter 3 dB au niveau sonore total, bien qu'en toute rigueur cela équivaudrait à écouter deux enceintes situées aux deux sommets d'un triangle équilatéral d'un mètre de base, le troisième sommet étant occupé par l'auditeur.
Cette configuration est certes peu réaliste. Il faut tenir compte d'un triangle d'écoute plus grand, et donc d'une atténuation du niveau sonore perçu par l'auditeur. Mais on écoute rarement un système en chambre sourde, sans aucune des réflexions qui se produisent naturellement sur les murs d'un local semi-réverbérant (salle de séjour ou pièce d'écoute domestique), et qui contribuent à renforcer l'intensité sonore. En première approximation, on peut considérer que ces réflexions compensent l'atténuation due au recul de l'auditeur. Les chiffres présentés dans le tableau, augmentés de 3 dB dans le cas d'une reproduction stéréophonique, sont donc pertinents.
ECOUTES COMPARATIVES
La puissance reste souvent un objet de fantasme pour celui qui s'est promené dans les auditoriums à la recherche du monstre de métal qui saurait combler ses enceintes et donner vie à la musique. Mais au-delà du rêve, qu'apporte-t'elle concrètement à l'écoute de votre système ?
La puissance s'est un peu banalisée ces dernières années sous l'influence du Home Cinéma qui a entraîné les grands constructeurs à développer des amplificateurs multi canaux capable de répondre aux besoins en énergie des bandes son toujours plus tonitruantes des films à sensations. On en parle également beaucoup avec l'arrivée d'une nouvelle technologie d'amplification, la classe D, qui permet de dépasser facilement la limite de 100 Watts que nous nous sommes fixés pour analyser son influence sur l'écoute. Nous aurions pu commencer plus bas, car il existe de nombreux intégrés transistorisés d'une cinquantaine de watts qui donnent d'excellents résultats sur des enceintes colonnes traditionnelles. Mais il fallait décider d'une limite que nous avons marquée à 100 Watts, car c'est l'énergie nécessaire à l'obtention d'un niveau sonore important sur une paire de colonnes de rendement proche de 90 dB.
Une sensation de liberté retrouvée
Quand on branche pour la première fois un amplificateur très puissant sur un système que l'on connaît bien, ce qui frappe en premier, c'est la sensation de liberté, la facilité et la lisibilité du message à tout niveau. La musique coule avec naturel, totalement détachée des enceintes et l'on se surprend même à avoir envie d'aller plus loin, juste pour le plaisir de ressentir la sensation physique de la pression sonore. Car c'est l'un des paradoxes d'une forte puissance : en libérant le message des crispations et des duretés imputables au manque de contrôle d'un modeste amplificateur sur les haut-parleurs, et en reculant très loin la distorsion harmonique qui en découle, elle redonne à la musique sa vraie densité sonore, sa fluidité, mais gomme la sensation de niveau ressenti psychologiquement par l'auditeur habitué à moins de contrôle et de naturel. Bien sûr, cette première impression s'évanouit très vite devant la fulgurance des attaques et la pression acoustique d'un orchestre symphonique ou du dernier disque de Prince, surtout si l'on se trouve en présence d'une enceinte " full range" capable de descendre très bas en fréquence.
100 Watts, c'est déjà beaucoup d'énergie dans l'absolu, mais comme nous l'avons vu dans la partie technique de ce dossier, les choses ne sont pas simples lorsque l'on a affaire à un phénomène physique qui répond à des lois logarithmiques ! L'énergie nécessaire à reproduire un piano ou une batterie à niveau réaliste est logiquement proportionnelle à celle délivrée par l'instrument, c'est-à-dire considérable ! Mais peu d'audiophiles ou de mélomanes ont la possibilité pratique de laisser libre cours à leur passion pour le réalisme sonore, tout du moins en matière de niveau. Pour autant, avec 100 watts et une paire d'enceintes offrant un rendement de 92 dB, on peut déjà écouter un clavecin plus fort i que dans la réalité du concert. À méditer !
Vers plus de polyvalence
Dans ces conditions, on pourrait penser que le passage à un amplificateur de 200 Watts ne fait que peu de différence à des niveaux d'écoute en rapport avec un mode de vie citadin. Il n'en est rien, comme le prouve facilement l'essai de deux amplificateurs intégrés de même marque, les Plinius 9100 et 9200 sur une paire de ProAc Studio 140. Le 9100 et ses 120 watts font pourtant excellente figure avec les petites colonnes anglaises. On peut écouter à bon niveau tout en bénéficiant d'une belle image stéréo, très stable, et des qualités de timbres remarquables de l'ensemble ainsi constitué. Pourtant, dès que l'on branche le 9200, presque deux fois plus puissant, on sent immédiatement qu'il se passe quelque chose de plus. D'abord, la bande passante s'est naturellement ouvert dans le bas du spectre, modifiant subtilement l'équilibre tonal, alors que le médium - aigu est à la fois plus doux et plus précis. L'image stéréo se déploie plus loin en profondeur et les interprètes semblent avoir gagné en hauteur.
C'est la conséquence d'un grave plus tenu, qui descend plus bas avec du niveau, libérant du même coup le bas médium de toute coloration. C'est vrai à haut niveau, lorsqu'on laisse les enceintes nous entraîner au cœur du dernier Massive Attack, notamment sur les impulsions du pied de batterie électronique qui ne cache en rien la multitude de détails que recèle le mixage dans le haut du spectre. Ça l'est tout autant à bas volume, même sur une grande formation, où l'on prend conscience que rien n'a changé dans la présentation de la musique, comme si l'on s'était simplement éloigné de la source sonore. Facteur d'amortissement plus important, réserves d'énergie conséquentes pour parer à toutes éventualités en matière de dynamique, absence de distorsion et bande passante mieux assumée démontrent à quel point un amplificateur puissant peut changer la perception d'une œuvre, en lui offrant ce surcroît de réalisme qui fait toute la différence.
Sans la qualité, la quantité n'est rien !
Il est impensable et réducteur de ramener les qualités d'un ampli à sa seule puissance, car cette dernière peut-être obtenue au détriment de la cohérence et de la précision du signal. Il suffit pour s'en convaincre de bridger un amplificateur stéréo en mono pour constater qu'à l'écoute, dans la plupart des cas, ce qui est gagné d'un côté en énergie brute est perdu de l'autre en subtilité et en musicalité. C'est particulièrement vrai sur une voix : le grain, la douceur, le timbre de cette dernière semblent un peu masqués, moins homogènes, et à la limite, le résultat apparaît moins expressif, moins modulé. Dans l'absolu, l'étage de puissance devrait être constitué d'un minimum de composants actifs sur le trajet du signal pour ne pas risquer de le détériorer. L'alimentation, élément déterminant s'il en est de l'amplificateur, doit avoir été calibrée pour excéder la capacité des transistors de sortie, de manière à ce que l'étage de puissance puisse répondre instantanément à une attaque, sans s'écrouler sur la suivante, battu en brèche par le retour de la force contre-électromotrice des haut-parleurs ou la chute d'impédance à certaines fréquences, créant immédiatement une distorsion particulièrement désagréable à nos oreilles. Dans ces conditions la sensation subjective d'énergie est intimement liée à la capacité de l'ampli à " tenir " l'enceinte et non pas seulement à pousser les transducteurs. Une rapide comparaison entre un amplificateur de grande marque d'un peu plus de 100 Watts et le fameux Naim NAP 500, donné pour 140 Watts traduit facilement cette différence. Alors que le premier s'essouffle à suivre le tempo, le NAP 500 délivre une énergie instantanée considérable qui donne l'impression d'avoir affaire à un appareil trois fois plus puissant alors qu'il n'affiche que quarante watts de plus. Sa grande capacité en courant, la simplicité apparente du schéma et l'extrême transparence de ses circuits d'entrée font merveille, et ce malgré une puissance mesurée qui n'a rien d'exceptionnel à ce niveau de gamme.
Très forte puissance :
vers une autre dimension du son.
Si une puissance importante est déjà très utile sur des systèmes de budget raisonnable, c'est évidemment en conjonction avec des enceintes de haut de gamme qu'elle devient nécessaire pour ne pas dire, dans un bon nombre de cas, indispensables ! Car si la qualité des haut-parleurs, notamment en termes de rapport rigidité -poids s'est considérablement améliorée, les concepteurs en ont profité pour concevoir des enceintes toujours plus sophistiquées, comprenant des charges et des filtres complexes qui ne facilitent pas la vie de l'amplificateur. Pour exemple, la JBL K2 S9800, enceinte imposante avec son 38 cm dans le grave, mais dotée d'un rendement pourtant plus que convenable de 93 dB, ne s'est révélée à nos oreilles qu'après avoir été sévèrement bousculée par des amplificateurs affichant 400 Watts / 8 ohms, en l'occurrence les Thêta Citadel ! Il en est de même pour les haut de gamme B&W, Dynaudio et tant d'autres porte-drapeaux qui ne demandent qu'à s'exprimer, portés par la force intarissable d'un amplificateur de très forte puissance.
Conclusion
Au cœur d'un système Hifi, l'amplificateur reste l'un des maillons essentiels à la reproduction réaliste de la musique. Il ne peut pourtant suffire à transformer une citrouille en carrosse, un peu comme un moteur de forte cylindrée ne peut compenser le manque de cohérence d'un châssis ou la maladresse du conducteur. Mais que ce soit pour tirer le meilleur parti d'une paire d'enceintes exigeante ou pour flatter le goût du mélomane pour les écoutes à niveau réaliste, les fortes puissances constituent toujours un passeport pour l'émotion. Avec l'arrivée de nouvelles technologies telles que la classe D, il y a fort à parier que nous n'avons pas fini de nous faire plaisir à la découverte de ces géants de la démesure au service de la musique.
Tableau récapitulatif
Pour conclure de dossier, nous répertorions ci-dessous une liste d'amplificateurs développant une puissance supérieure à 100 watts. Cette liste n'est pas exhaustive (manque Accuphase, T+A, Perreaux, Threshold ...) mais tient compte d'écoute que nous avons effectuées au fil du temps.
Références | Puissance | Classe | Type | Prix | Références | Puissance | Classe | Type | Prix | |
Accustic Arts Power 1 | 130 | AB | intégré | 5 290 | AVI S21 MA | 175 | B | bloc stéréo | 2 300 | |
Accustic Arts AMP 1 | 150 | AB | bloc stéréo | 3 990 | Ayre V5xe | 150 | AB | bloc stéréo | NC | |
Accustic Arts AMP 2 | 260 | AB | bloc stéréo | NC | Ayre V1xe | 200 | AB | bloc stéréo | NC | |
Accustic Arts AMP 3 | 600 | AB | bloc stéréo | NC | Bel Canto S300 | 300 | D | bloc stéréo | 1690 | |
Apertural1OOW | 100 | AB | intégré | 6 500 | Bel Canto M300 | 300 | D | bloc mono | 2 600 | |
Apertura100W + | 100 | AB | intégré | 8 500 | Bel Canto REF1000 | 1000 | D | bloc mono | 4 980 | |
Arcam FMJ A32 | 120 | B | intégré | 1990 | Brinkmann Mono | 150 | B | bloc mono | 9 600 | |
Arcam FMJ P1 | 180 | B | bloc mono | 1650 | Cary CA11 | 100 | AB | intégré | 3140 | |
Atoll IN100 | 100 | B | intégré | 780 | Cary Cinéma 1 | 500 | AB | bloc mono | 7 500 | |
Atoll IN200 | 130 | B | intégré | 1 500 | Cary Cinéma 2 | 200 | AB | bloc stéréo | 3140 | |
Atoll AM100 | 100 | B | bloc stéréo | 700 | CEC 5300 | 100 | AB | intégré | 1800 | |
Atoll AM200 | 120 | B | bloc stéréo | 1200 | Chord CPM 2600 | 120 | AB | intégré | 6100 | |
ATCSPA2-150 | 200 | B | bloc stéréo | 6 600 | Chord CPM 3300 | 250 | AB | intégré | 10100 | |
Audia Flight 100 | 100 | AB | intégré | 3 000 | Chord SPM 600 | 130 | AB | bloc stéréo | 3 800 | |
Audia Flight 100 | 100 | AB | bloc stéréo | 7 700 | Chord SPM 1000 B | 200 | AB | bloc stéréo | 5 500 | |
Audionet SAM V2 | 110 | B | intégré | 3 000 | Chord SPM 1200 E | 350 | AB | bloc stéréo | 9 500 | |
Audionet AMP 1 V2 | 200 | B | bloc stéréo | 4100 | Chord SPM 4000 | 490 | AB | bloc stéréo | 16 500 | |
Audionet AMP 2 V2 | 200 | B | bloc mono | 7 000 | Chord SPM 12000 | 900 | AB | bloc stéréo | 53 500 | |
Audio Research VS110 | 100 | AB | bloc stéréo | NC | Classé CAP-2100 | 100 | AB | intégré | 5 950 | |
Audio Research VM220 | 200 | AB | bloc mono | NC | Classé CA-2200 | 200 | AB | bloc stéréo | 5 950 | |
Audio Research 150.2 | 150 | bloc stereo | NC | Conrad Johnson 350 SA | 350 | AB | bloc stéréo | 12 000 | ||
AVI S21 Ml | 175 | B | intégré | 2 300 | Delagei 1.5 | 150 D | intégré | 2 250 |
Références | Puissance | Classe | Type | Prix | ||
Delage i 2.5 | 250 | D | intégré | 2 890 | ||
Delage i 5.0 | 500 | D | intégré | 3 890 | ||
Delage i 10.0 | 1000 | D | intégré | 4 490 | ||
Delage A 1.5 | 150 | D | bloc stéréo | 1990 | ||
Delage A 2.5 | 250 | D | bloc stéréo | 2 590 | ||
Delage A 5.0 | 500 | D | bloc stéréo | 3 390 | ||
Delage A 10.0 | 1000 | D | bloc stéréo | 3 990 | ||
Densen B150 | 100 | AB | intégré | 4 400 | ||
Densen B 350 | 125 | AB | bloc mono | 3 790 | ||
EAR Yoshino 509 | 150 | AB | bloc mono | 7 500 | ||
Electrocompaniet ECI5 | 120 | AB | intégré | 3 500 | ||
Electrocompaniet 250-R | 250 | AB | bloc stéréo | 5 800 | ||
Electrocompaniet 180 | 180 | AB | bloc mono | 6 600 | ||
Electrocompaniet Nada | 400 | AB | bloc mono | 9 000 | ||
Electrocompaniet Nemo | 600 | A | bloc mono | 12 600 | ||
FM Acoustics F-30 B | 150 | AB | bloc stéréo | NC | ||
FM Acoustlcs611 | 250 | AB | bloc stéréo | NC | ||
Goldmund SR 150 | 200 | AB | bloc stéréo | NC | ||
Goldmund Mimesis 18.4 | 200 | AB | bloc mono | NC | ||
Halcro Logic MC 20 | 400 | D | bloc stéréo | 5 500 | ||
Halcro DM 88 | 270 | AB | bloc mono | 49 900 | ||
Hovland Stratos | 360 | AB | bloc mono | 26 000 | ||
Icos Soliste | 100 | AB | intégré | 5 540 | ||
lcosElsberg2120 | 120 | AB | bloc stéréo | 7 280 | ||
Icos Elsberg 2140 | 120 | AB | ^ bloc stéréo | 10 000 | ||
Jadis JA100 | 100 | A | bloc mono | 12 000 | ||
Jadis JA200 | 160 | A | bloc mono | NC | ||
Jeff Rowland 201 | 250 | D | bloc mono | 6 000 | ||
Jeff Rowland 501 | 500 | D | bloc mono | NC | ||
Kora Explorer 150 | 130 | AB | intégré | 5 290 | ||
Kora Aries | 100 | AB | bloc mono | 2 000 | ||
Lamm M2.2 | 220 | AB | bloc mono | 22 800 | ||
Linn C2200 | 111 | B | bloc stéréo | 3100 | ||
Linn Klimax Chakra 500 | 100 | B | bloc stéréo | 9 500 | ||
Linn Klimax 500 Solo | 290 | B | bloc mono | 19 000 | ||
Me Intosh MC252 | 250 | B | bloc stéréo | NC | ||
Me Intosh MC402 | 400 | B | bloc stéréo | NC | ||
Me Intosh MC501 | 500 | B | bloc mono | NC | ||
Me Intosh MC1201 | 1200 | B | bloc mono | NC | ||
Me Intosh MC2KW | 2000 | B | bloc mono | NC | ||
Mark Levinson 431 | 200 | AB | bloc stéréo | 7 900 | ||
Mark Levinson 432 | 400 | AB | bloc stéréo | 9 900 | ||
Mark Levinson 434 | 125 | AB | bloc mono | 12 600 | ||
Mark Levinson 436 | 350 | AB | bloc mono | 17 800 | ||
Mimetism Model 15.2 | 185 | AB | intégré | 4 500 | ||
Musical Fidelity kW 550 | 600 | AB | intégré | 7 500 | ||
NadM3 | 180 | AB | intégré | 3 000 | ||
Nagra PSA | 100 | AB | bloc stéréo | 6 000 | ||
Nagra PMA | 200 | AB | bloc mono | 10 000 | ||
Nagra MPA | 250 | AB | bloc stéréo | 14 000 | ||
Naim NAP 500 | 140 | B | bloc stéréo | 22 000 | ||
Neodio Model 100 | 100 | AB | intégré | 3 500 | ||
Neodio Model 150 | 150 | AB | intégré | 4 950 | ||
Nu Force référence 9 | 160 | D | bloc mono | 2 700 | ||
Références | Puissance Classe | Type | Prix | |||
Nu Force référence 9 SE | 160 | D | bloc mono | 4 200 | ||
Orpheus Three M | 350 | AB | bloc mono | NC | ||
PassXA100 | 100 | A | bloc mono | 14 750 | ||
PassXA160 | 160 | A | bloc mono | 20 500 | ||
Pass XA 200 | 200 | A | bloc mono | 31500 | ||
Pass X 250.5 | 250 | AB | bloc stéréo | 6 900 | ||
Pass X 350.5 | 350 | AB | bloc stéréo | 10 750 | ||
Pass X 600.5 | 600 | AB | bloc mono | 20 500 | ||
Pass X 1000.5 | 1000 | AB | bloc mono | 31500 | ||
Plinius 9100 | 120 | AB | intégré | 2 450 | ||
Plinius 9200 | 200 | AB | intégré | 3 950 | ||
Plinius SA201 | 300 | AB | bloc stéréo | 5 700 | ||
Plinius SB301 | 310 | AB | bloc stéréo | 7 800 | ||
Plinius SA Référence | 300 | A | bloc stéréo | 14 900 | ||
Plinius SA102 | 125 | A | bloc stéréo | 6 600 | ||
PSS Studio B | 150 | B | bloc stéréo | 1400 | ||
Rega Exon | 125 | B | bloc mono | 2 000 | ||
RotelRB1080THX | 200 | B | bloc stéréo | 1450 | ||
Sim Audio i-3 | 100 | AB | intégré | 2 850 | ||
Sim Audio i-7 | 150 | AB | intégré | 7 700 | ||
Sim Audio W3 | 125 | AB | bloc stéréo | 5 250 | ||
Sim Audio W5 | 190 | AB | bloc stéréo | 8 450 | ||
Sim Audio W6 | 425 | AB | bloc mono | 11700 | ||
Sim Audio W10 | 750 | AB | bloc mono | 17 800 | ||
Sim Audio ROCK | 1000 | AB | bloc mono | 40 000 | ||
Sim Audio W7 | 150 | AB | bloc stéréo | I 10500 | ||
Sim Audio W7M | 600 | AB | bloc mono | 10500 | ||
Sim Audio W8 | 250 | AB | bloc stéréo | 14850 | ||
Sugden Masterclass AA | 165 | A | bloc mono | 9 900 | ||
Thêta Enterprise | 300 | AB | bloc mono | 15 000 | ||
Thêta Citadel | 450 | AB | bloc mono | 25 000 | ||
Thule IA150 B | 150 | AB | intégré | 1900 | ||
Thule IA 252 B | 250 | AB | intégré | 2 500 | ||
Thule IA 350 B | 350 | AB | intégré | 3 800 | ||
3D lab 1500 | 100 | D | intégré | 3 500 | ||
3DlabS100 | 100 | D | bloc stéréo | NC | ||
3D lab S 300 | 300 | D | bloc stéréo | NC | ||
3D lab M 600 | 600 | D | bloc mono | NC | ||
Unico i | 100 | AB | intégré | 1600 | ||
Unico 200 | 200 | AB | bloc stéréo | 5100 | ||
Vincent SV 233 | 100 | AB | intégré | 1290 | ||
Vincent SV 238 | 150 | AB | intégré | 2 890 | ||
Vincent SV 993 | 150 | AB | bloc stéréo | 2 590 | ||
Vincent SV 991 | 300 | AB | bloc mono | 3 360 | ||
YBA Passion 1000 | 250 | AB | bloc stéréo | 9 990 | ||
YBA Passion 600 | 150 | AB | bloc stéréo | 6 290 | ||
YBA Passion 400 | 120 | AB | bloc stéréo | 4 290 | ||
YBA Passion 300 | 100 | AB | intégré | 5 690 | ||
YBA Classic 1 Sigma | 100 | AB | bloc mono | 10 590 |
Classe : A, AB, B ou D - Type : intégré, bloc stéréo ou bloc mono - prix en euros (NC : non communiqué) extrait de la revue haute Fidélité - oct. 2006 " A quoi ça sert la puissance ? ".