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Une mise au point sur le SACD

 

Après une période de flou artistique particulièrement longue, le futur des nouveaux standards audio a commencé à s'éclaircir un peu avec l'arrivée d'un grand nombre de lecteurs DVD ou non, compatibles avec le SACD.Un phénomène qui n'a pourtant pas encore provoqué l'adhésion tant attendue des mélomanes et audiophiles, déjà échaudés par de nombreuses déconvenues dans un passé récent. Aussi , il est important de faire le point sur le SACD qui représente un standard de haute définition, le plus intéressant du marché et le seul qui ait une chance de s'implantes dans nos discothèques audiophiles.

Qu'est ce que le Super Audio CD ?

Le SACD est un support musical haute définition de la taille d'un CD (12 cm) qui profite d'une nouvelle technologie de codage numérique développée par Sony et Philips pou proposer des pistes stéréo ou multi-canal très largement supérieures à celles du CD traditionnel ou HDCD.

Qu'est ce que le DSD ?

Le DSD (pour Direct Stream Digital) est le nom donné au système de codage qui permet de stocker les informations musicales sur le SACD, de la même manière que le PCM (Puise Code Modulation) est le nom donné au signal numérique que l'on trouve sur un CD. Ce système, basé sur une modulation 1 bit delta-sigma, fut tout d'abord développé pour améliorer la qualité, le stockage et la manipulation des prises de son professionnelles, avant de déboucher sur une utilisation grand public. Par rapport au PCM, développé il y a plus de vingt ans, au tout début de l'ère du numérique, le DSD comporte de nombreux avantages techniques. En effet, si la bande passante du CD est limitée à 22 KHz et sa plage dynamique à 96 dB, le DSD, avec sa fréquence d'échantillonnage 64 fois supérieure à celle du CD, permet au SACD de revendiquer une réponse en fréquence étendue à 100 KHz et une amplitude dynamique exceptionnelle de 120 dB sur toute l'étendue du spectre, se rapprochant ainsi au plus près du message direct.

Pourquoi le SACD est-il meilleur qu'un enregistrement en PCM traditionnel en 96 KHz ?

S'il est aujourd'hui prouvé que la fréquence d'échantillonnage, c'est-à-dire le nombre d'échantillons enregistrés chaque seconde pour reconstituer le signal en numérique, est essentiel à la musicalité et au réalisme de ce que nous percevons, d'autres paramètres entrent en ligne de compte dès qu'il s'agit de retransformer un signal numérique en analogique. Le système d'encodage propre au SACD présente dans ces conditions bien des avantages par rapport au PCM, même en 96 KHz. Grâce à sa fréquence d'échantillonnage très supérieure et à l'utilisation d'un encodage linéaire beaucoup plus fiable que celui du PCM, le DSD propose ainsi une stabilité temporelle et une réponse impulsionnelle exceptionnelle qui permettent de se passer des filtres et des étages de traitement nécessaires au PCM, bien souvent responsables d'une dégradation irrémédiable du son. Ceci explique aussi pourquoi le SACD, tout du moins sur le papier, est techniquement supérieur à son concurrent direct, le DVD Audio, développé pour sa part à partir du PCM, comme le CD.

Dans quel cas de figure le SACD peut-il faire concrètement lu différence par rapport au CD ?

Le SACD a été développé pour satisfaire des besoins professionnels et, par extension, les oreilles exigeantes des audiophiles. Pour en profiter pleinement, compte tenu de ses performances techniques, il est impératif de bénéficier d'un très bon lecteur de SACD (c'est-à-dire autre chose qu'un simple lecteur DVD de bas de gamme multistandard) et d'un système hi-fi de grande qualité. Que ce soit en matière de pré-amplification (pour laissée passer les infos), d'amplification (pour accéder aux capacités dynamiques impressionnantes du support) et, bien entendu, d'enceintes, le système doit être capable d'assumer la bande passante dans de très bonnes conditions en stéréo comme en multicanal. Il est ainsi impossible de préférer la partie SACD de votre petit lecteur de DVD aux performances d'un vrai lecteur CD audiophile, surtout si le reste du système ne suit pas !

Les SACD sont-ils tous meilleurs que les CD ?

D'après les expériences que nous avons faites, c'est très logiquement sur des œuvres enregistrées dès l'origine en DSD que le SACD prend toute la mesure du CD. En effet, les repiquages proposés sur des enregistrements anciens ne donnent pas toujours satisfaction, surtout lorsqu'ils sont remixés au passage, changeant du même coup le contenu artistique de l'œuvre originale. Pour exemple, on retiendra la réédition récente de « Dark Side of the Moon », des Pink Floyd, qui révèle à côté de la couche CD « traditionnelle » un remixage stéréo de la piste SACD qui est bien loin de faire l'unanimité, d'un strict point de vue musicale. On dénoncera également les dérives de certains disques qui présentent des SACD dont la couche CD est moins bonne que la qualité du CD original « Kind of Blue», de Miles Davis, pour ne citer que le plus flagrant). En revanche, on ne pourra que saluer la démarche d'un petit éditeur spécialisé dans la musique baroque comme Alia Vox, qui enregistre depuis ses débuts en DSD et propose désormais systématiquement à la vente des disques multicouches CD/SACD de très grande qualité, y compris sur la couche PCM stéréo.

Le multicanal est-il supérieur à la stéréo ?

Voilà une question auquel il n'est pas vraiment facile de répondre, tant le résultai dépend intimement de la prise de son et des goûts de chacun. Dans l'absolu, mieux vaut une stéréo de bonne qualité qu'une mauvaise restitution multicanal. Voilà qui exclu d'office la quasi-intégralité des bidouillages effectués ces dernières années sur des enregistrements antérieurs à la prise de son multicanal. La plupart du temps, on s'est contenté de répartir, souvent avec un manque de subtilité évidente, les instruments sur toutes les enceintes, alors que vous devriez logiquement les entendre devant vous. On absoudra tout de même certaines bandes originales de films qui ont parfois eu la chance de bénéficier d'une vraie prise de son multicanal, alors même que celle-ci n'avait pas encore été appliquée aux œuvres musicales classiques. En ce qui concerne les prises de son récentes en DSD, on se montrera nettement moins catégorique. Certains SACD bénéficient d'une remarquable spatialisation ou de la reconstitution quasi-parfaite du lieu d'enregistrement lorsqu'il s'agit d'un live, grâce à l'intervention de la voie centrale et des enceintes arrière. Le résultat est alors si impressionnant que l'on a souvent bien du mal à revenir à la bonne vielle stéréo de nos CD, fussent-ils reproduits par un système de haut de gamme.

L'installation est-elle facilitée par le plus grand nombre de canaux disponibles ?

Bien au contraire ! Encore plus qu'avec un système traditionnel, il faudra porter une grande attention à la qualité de l'installation, en prenant soin de faire correctement les niveaux entre toutes les enceintes et de choisir ces dernières au sein de la même marque et de la même gamme de produits pour préserver la cohérence de l'ensemble, L'ajout d'un caisson de grave devra se faire en connaissance de cause, sachant que tous les SACD ne bénéficient pas d'un canal de basse séparé. Il faudra alors s'en remettre à la gestion du grave du processeur, en espérant qu'elle soit à la hauteur de l'installation. Parfois, il vaut mieux savoir faire confiance à une paire d'enceintes principales de qualité plutôt qu'à un caisson mal adapté à un usage musical. Le câblage entre le lecteur et le pré-ampli, la position des enceintes dans la pièce (qui n'est malheureusement pas la même que sur un système Home Cinéma chargé du Dolby Digital et du DTS), le délai appliqué à chacune d'entre elles, rien ne devra être négligé. Sans oublier la pièce elle-même, évidemment, qui devra assumer sans vibrer ni raisonner l'énergie des trois enceintes supplémentaires.... quitte à subir une mise à jour physique de son acoustique pour les plus passionnés d'entre nous.

Quelle compatibilité entre le CD et le SACD ?

La plupart des SACD possèdent une couche PCM compatible avec les lecteurs de CD traditionnels. De la même manière, tous les lecteurs SACD sont capables de lire la piste PCM d'un CD. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut faire confiance à votre lecteur de DVD multistandard pour lire vos CD aussi bien qu'un vrai lecteur spécialisé. Ne l'oubliez jamais : peu de machines réussissent à reproduire l'ensemble des disques au format 12 cm avec le même brio. Les rares mécaniques multistandards performantes coûtent encore très cher pour l'instant.

Quel avenir pour le SACD ?

D'après ses deux instigateurs, Philips et Sony, le SACD n'a pas pour but de remplacer le CD, mais de le seconder sur le marché du haut de gamme. Voilà une réflexion qui reflète sans doute plus la tendance du marché que les réelles ambitions des deux partenaires. Avec le MP3 en bas de gamme et le CD Sicile à copier, sans même parler des DVD vidéo consacrés à la musique dont les ventes ne cessent d'augmenter, il ne faudra pas compter sur les jeunes auditeurs et le grand public en général pour faire exploser les ventes de SACD. Sans compter qu'il requiert l'investissement dans une machine adaptée, d'un système d'enceintes de qualité sur cinq voire six voies et une garantie contre la copie rédhibitoire pour les plus malins d'entre nous. D'un autre côté, le catalogue SACD propose aujourd'hui plus de 1 500 titres, de valeur très inégale il est vrai, et continue de rentrer insidieusement dans nos intérieurs via les lecteurs de DVD compatibles de nos foyers. Ce que l'on peut dire avec certitude, c'est que la quasi-totalité des éditeurs de disques ayant adhérer à ce standard, et compte tenu du double investissement qu'il représente pour Sony, aussi bien en tant que fabricant qu'en tant qu'éditeur, le SACD a plus de chance de survivre que n'importe quel autre standard haute définition, pour peu que le prix des disques reste raisonnable.

Et dans les Bacs ??

Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les éditeurs, on trouve surtout des rééditions chez les grands disquaires comme la FNAC ou Virgin. Récemment ressortis en SACD, les meilleurs albums de Billy Joël, des Who, de Police, des Stones, mais aussi l'avant-dernier Bowie, « Heathen », ou encore le dernier album de Sting, «Sacred Love », sont remarquablement enregistrés. En jazz et blues, la situation est à peu près identique avec des rééditions des géants du genre, de Miles Davis en passant par Charlie Mingus et Muddy Waters, sans oublier BB King. Parmi les nouveautés, on notera l'avant-dernier album de Diana Krall, « The Look of Love », et le dernier Keb Mo... exceptionnel ! Par contre, au rayon des disques classiques, les éditeurs semblent faire des efforts et les nouveautés sont légion, de Kissin, interprétant des sonates de Brahms, chez RCA, en passant par la « Symphonie n" 3 », de Mahler, avec Anne-Sophie von Otter en soliste, ou encore un recueil de « Folia » chez Alia Vox par Jordi Savall. Une bonne nouvelle pour terminer : Universal promet la réédition complète de son catalogue classique en 2004 ; les premiers signes d'un vrai démarrage ?

Conclusion :

C'est un fait, le SACD, lorsqu'il est bien réalisé, représente une avancée significative par rapport au CD, aussi bien sur le plan technique que sur le plan musical. Une réalité qu'il faut savoir tempérée à la lumière d'un catalogue de disques qui date d'une époque où ce format n'existait pas et des résultats intimement liés à la qualité d'un re-mastering pas toujours très heureux. Si, comme ce fut le cas pour le CD, les ingénieurs du son apprennent à tirer le meilleur parti de ce standard, il faudra encore du temps pour imposer le SACD sur un marché qui n'en a pas besoin et qui n'a pas encore appris à en avoir envie. On peut donc prédire sans se tromper que le CD a encore de belles années devant lui avant de céder, peut-être plus tard, sa place à un format plus performant.

Antoine Gresland - Haute-Fidélité Nov. 2003

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voici l'avis contraire de Diapason (revue destinée à faire vendre CD et SACD !!) nov. 2002 :

Les supériorités techniques du SuperAudio CD

L'histoire des supports audio aimerait-elle les grands cycles de même durée ? Vingt-cinq ans pour le cylindre, vingt-cinq ans pour le 78 tours, vingt-cinq ans pour le microsillon, vingt ans passés pour le CD... Ce dernier arriverait-il en fin de carrière ? Sans doute non. Avec plus de six cents millions de lecteurs CD vendus jusqu'à présent, ce format ne risque guère de s'éteindre avant longtemps. Pratique, fiable et fidèle, il a encore de beaux jours devant lui. Mais en dépit des nombreux atouts qui soutiennent son succès planétaire, il ne saurait répondre à toutes les exigences présentes et futures. Depuis peu, le DVD-Vidéo s'est imposé. Il a apporté l'écoute multicanal à laquelle un large public commence à s'habituer. Le mouvement est désormais irréversible : quand on découvrit la stéréo, il fut impossible de revenir à la mono. Aujourd'hui, on entre dans l'ère de la restitution multicanal que le CD ne peut offrir. Le Super Audio CD, iui, en a la capacité, avec un niveau de fidélité extrême et identique sur les cinq canaux, sans aucune compression. 11 n'existe pas d'autre support grand public capable de cette performance. A elle seule, elle devrait rendre la percée du Super Audio CD inéluctable. C'est là un argument essentiel en sa faveur. Mais ce n'est pas tout. Le Super Audio CD repose sur un nouveau standard numérique - DSD, Direct Stream Digital - d'une extrême fidélité. Les ingénieurs du son y retrouvent toutes les qualités de l'enregistrement analogique sans ses défauts. Ce standard numérique, de la plus haute qualité existante, apporte à la reproduction de la musique un degré de finesse, de couleur, de transparence, de dynamique et de naturel jamais atteint. Les audiophiles qui ont la nostalgie du microsillon et qui ont poussé le CD dans ses derniers retranchements, sont unanimes à reconnaître le Super Audio CD comme le support moderne capable de les combler. Les mélomanes devraient aussi y trouver leur compte, car la plus-value n'est pas seulement technique et sonore, elle est finalement musicale. Le Super Audio CD transmet mieux le caractère vivant, l'expressivité, le relief des grandes interprétations. 11 rend la musique encore plus présente et vraie. Pour cette raison, les musiciens s'y rallient avec enthousiasme.

Vingt ans après sa naissance, personne ne conteste que le CD fut une révolution technologique sans précédent. Fort d'un mode de fonctionnement numérique très différent, le Super Audio CD apporte une définition sonore beaucoup plus poussée et un son multicanal de la plus haute qualité. .Les premiers CD ont été commercialisés au début des années 80, mais lia technologie numérique qu'ils utilisent est encore plus ancienne. Elle a été élaborée dix ans, voir quinze ans plus tôt. Quand on sait la rapidité avec laquelle progresse l'informatique, rien d'étonnant si le format 16 bits/44 kHz conçu pour le CD est aujourd'hui dépassé. Prenons l'un après l'autre les deux paramètres du format, a 16 bits » : cette donnée détermine la dynamique du signal. En théorie, avec 16 bits, elle est de l'ordre de 90 dB, ce qui est largement suffisant  Pour une écoute en appartement, même si la dynamique d'un grand orchestre symphonique - l'écart de niveau entre les triples pianissimos et les triples fortissimos - peut dépasser les 100 dB (mais est-il raisonnable de vouloir faire entrer dans son salon cent vingt musiciens ?). En pratique, les 90 dB de dynamique du CD ne sont jamais exploités, et se voient plutôt réduits à 60 dB. Deux raisons éclairent cette différence entre la pratique et la théorie. La première, c'est qu'en numérique, il n'est pas question de dépasser le niveau maximum (normalement 0 dB) sous peine de saturations insupportables pour l'oreille (ce qui n'est pas le cas en analogique où les saturations se manifestent de façon progressive). Les ingénieurs du son le savent tous et, pour être à l'abri d'un tel risque, se ménagent une marge de sécurité de 10 à 15 dB. Autrement dit, ils « calent » le niveau d'enregistrement pour que les signaux les plus intenses culminent à -10 ou -15 dB, ce qui limite déjà la dynamique à 80, voire 75 dB.

Une dynamique accrue

Mais ce n'est pas tout. Pour les niveaux les plus faibles, on devrait pouvoir théoriquement descendre à 90 dB au-dessous du zéro. Le problème est bien connu, à -90 dB, les convertisseurs équipant les lecteurs de CD produisent généralement un bruit de fond numérique important qui vient brouiller le signal. Donc, pour conserver la pureté des pianissimos, on évite de « descendre » au-dessous de -75 ou -80 dB. En fin de compte, la gamme dynamique se trouve réduite de 20 à 30 dB par rapport aux 90 dB théoriques. Il ne reste plus que 60 ou au mieux 70 dB réellement utilisables. Avec le Super Audio CD, à l'enregistrement et à la lecture, on dispose d'une dynamique très augmentée, théoriquement supérieure à 120 dB, ce qui laisse une marge confortable pour tout type de musique et évite aux ingénieurs du son d'avoir à compresser leurs enregistrements, avec tous les inconvénients audibles que de telles pratiques entraînent. L'autre paramètre du CD : 44,1 kHz. C'est la fréquence d'échantillonnage. Quarante-quatre mille cent fois par seconde, le signal audio est découpé en tranches puis mesuré pour être reconstitué ensuite à la lecture point par point. Ce chiffre signifie que la plus haute fréquence enregistrable se situe à 22 000 Hz. L'oreille humaine ne percevant pas les sons de plus de 18 000 Hz environ, on pourrait penser que cette limite est suffisante. En fait, elle ne l'est pas car les attaques instrumentales sont souvent composées d'harmoniques de fréquences encore plus élevées Ne pas les reproduire c'est simplifier ce moment capital qu'est l'attaque de note, appelé transitoire d'attaque. Si on supprime ce dernier, n'oublions pas que la plupart des instruments deviennent impossibles à identifier. Avec le Super Audio CD, la réponse en fréquence est prolongée au-delà de 100 kHz. Cette bande passante très élargie vers les ultrasons garantit non seulement une excellente reproduction des attaques, des phénomènes transitoires, si importants dans la restitution musicale, mais aussi permet une restitution encore plus pure, avec moins de distorsion dans les extrêmes aigus. D'où les timbres beaucoup plus riches et naturels obtenus à l'écoute du Super Audio CD La technique numérique du Super Audio CD (DSD, Direct Stream Digital), radicalement novatrice et différente de celle traditionnelle, utilisée pour le CD et le DVD, permet l'élimina tion de plusieurs filtres numériques à l'enregistrement et à la reproduction - filtres qui compliquent les circuits et dégradent inévitablement le signal musical, en apportant des rotations de phase et des phénomènes de préécho. Le plus grand naturel du Super Audio CD, comparé à tous les autres supports numériques, s'explique donc de façon rationnelle.

Stéréo ou multicanal ?

Autre limite importante du CD : sa capacité de stockage est insuffisante pour accueillir des enregistrements multicanal. Le Super Audio CD est un disque à haute densité lu par un faisceau laser beaucoup plus fin. Grâce au développement d'un système de stockage particulier (Direct Stream Transfer), il permet de stocker sans problème entre soixante-dix et quatre-vingts minutes de son DSD à haute définition, en stéréo et en multicanal. Des zones différentes étant dédiées à la stéréo et au multicanal, il est très facile de choisir entre ces deux modes d'écoute selon l'installation dont on dispose, et, pour les artistes, il devient possible de proposer deux mixages différents. Il est important de noter que le Super Audio CD offre une écoute multicanal (cinq canaux, plus un canal de basses par exemple] sans aucune compression des données. On obtient ainsi cinq canaux strictement identiques et de la plus haute qualité sonore, d'où une spatialisation encore plus précise et naturelle, sans aucun déséquilibre entre l'arrière et l'avant.

Cinq enceintes dans un salon

Le Home Cinéma prépare un large public au muiticanal qui apparaît comme l'avenir de la restitution sonore haute-fidélité. Avec le Super Audio CD, cette multiplication du nombre des canaux (de trois à cinq plus un), s'effectue sans aucune perte oie qualité, il faut le souligner. On sait ce qu'elle apporte : une bien meilleure restitution de l'espace, des acoustiques et même du relief instrumental, sans parler, en définitive, d'une amélioration de la musicalité par une meilleure lisibilité polyphonique et par un meilleur respect de la projection sonore propre à chaque musicien. Si le Super Audio CD est le support multicanal par excellence, il n'en reste pas moins que la nécessité de disposer cinq enceintes dans un salon est une contrainte qui risque de rebuter de nombreux mélomanes. 11 faut savoir qu'il existe aujourd'hui des enceintes colonne très fines et peu encombrantes, capables de procurer d'excellents résultats. D'autant plus que ces enceintes, dont les limites risquent de se manifester dans le grave, peuvent être complétées par un caisson de basses. Le « cinq canaux plus un » est conçu pour cette configuration. Il permet même de recourir à cinq petits satellites dont la réponse dans le médium et l'aigu est souvent excellente. Ainsi, au lieu de disposer de deux grosses enceintes pour la stéréo, on peut parfaitement se contenter de cinq mini-enceint es complétées par un caisson de basses facile à dissimuler.

Le Super Audio CD affiche des performances très supérieures à celles du CD.

Mais l'important, c'est l'évidente plus-value musicale que cette avancée technique apporte. Il faut faire cette expérience : choisir des enregistrements qui existent en CD et en Super Audio CD, puis se livrer à leur comparaison. Prenons le brillant Concerto pour violon de Tchaïkovski avec Isaac Stern (Sony Classical SS 6062) ; on pourrait penser que le CD tire la quintessence de cet enregistrement analogique datant des années soixante-dix. Surprise ; en passant au Super Audio CD, l'image stéréophonique devient beaucoup plus vaste dans toutes ses dimensions, largeur, profondeur et même hauteur. L'air circule librement autour des musiciens. Mais surtout, la musique jaillit avec beaucoup plus de vie, d'énergie, d'élan. Quand on revient au CD les sons semblent éteints, sous-voltés, sous-alimentés. Les rythmes paraissent plus statiques, les phrases ont l'air de piétiner. L'écart qualitatif saute particulièrement aux oreilles si l'on écoute le violon de Stern. Avec le CD on entend des sons de violon ; avec le Super Audio CD on se représente sans effort un violoniste jouant, très près, devant l'orchestre, sous la loupe des micros. On sent le crin de l'archet mordre les cordes ou les caresser. On voit le bras et les doigts d'Isaac Stern se déplacer. On entend la caisse, le bois du violon vibrer. Et surtout le jeu du soliste s'impose avec beaucoup plus d'autorité musicale. On suit bien mieux le galbe des mélodies. L'expressivité du jeu ressort avec un relief et une évidence que le CD ignore.

Même le souffle de la bande originale « sonne » très différemment d'un support à l'autre. Sur le CD, il a tendance à interférer avec la musique, à la salir. Il évoque une toile de jute grossière. Sur le Super Audio CD, il fait penser à de la soie et se détache nettement de la musique, comme s'il se situait sur un autre plan. On constate ainsi que même le transfert de bandes analogiques anciennes procure une amélioration spectaculaire avec le Super Audio CD. Avec un disque hybride comme celui consacré à des trios de Fauré chez Hyperion (Super Audio CD A67114), la comparaison est encore plus immédiate. Il suffit d'appuyer sur la touche CD ou Super Audio CD du lecteur. Cet enregistrement récent en DSD permet d'entendre sans ambiguïté que, selon le support, c'est la perception de la musique elle-même qui change. En Super Audio CD, les nuances dynamiques apparaissent beaucoup plus fines et l'interprétation ressort de façon plus subtile et vivante, le discours musical se déploie avec plus de logique et de continuité. Et si l'on écoute avec davantage d'attention, on s'aperçoit que le vibrato des cordes est distinctement audible, alors qu'il reste noyé dans une sorte de halo avec le CD, comme si l'acoustique ambiante, les sons réverbérés venaient se mélanger avec les sons directs et altéraient la précision instrumentale.

La musique s'affranchit des enceintes

!1 est de bon ton aujourd'hui chez les audiophiles distingués de dire que le multicana! est un gadget adapté aux effets spectaculaires du cinéma, mais qu'il n'apporte rien de positif à l'écoute musicale, au contraire. Avec un peu d'expérience en la matière on constate que ce préjugé ne tient pas. Bien sûr il est essentiel de reproduire les Super Audio CD multicanal sur un système bien réglé, sans excès de niveau sur les voies arrière et surtout équipe si possible de cinq enceintes identiques ou présentant au moins la même courbe de phase. Qui oserait en effet prétendre qu'on peut obtenir de la bonne stéréo avec deux enceintes différentes ? Pour le multicanal, cette exigence s'applique non plus à deux mais à cinq haut-parleurs.

C'est une contrainte qui en vaut largement la chandelle, comme on peut le constater en confrontant dans la version CD, dans la version Super Audio CD stéréo, puis dans la version Super Audio CD multicanal les chœurs du disque « Gaudeamus » (Sony Super Audio CD 09). Première version : les voix semblent enfermées dans les haut-parleurs. Il faut aller vers elles ; elles ne viennent pas à nous. On devine sans y être immergé l'acoustique de cathédrale où elles chantent. Deuxième version : la haute définition du Super Audio CD permet de bien mieux percevoir l'acoustique et la prolongation des sons par la réverbération. Cette fois la musique va jusqu'aux auditeurs, les atteint et dispose de beaucoup plus d'espace pour s'épanouir. Troisième version, le Super Audio CD multicanal : les enceintes s'effacent en tant que sources émissives. La musique remplit la salle d'écoute dont l'acoustique disparaît au profit de l'acoustique du lieu d'enregistrement. On est dans la cathédrale. Toutes les crispations sonores qu'on attribuait aux haut-parleurs sont gommées. Les voix se répandent librement, comme si l'air les aidait à propager leur chant. La lisibilité polyphonique est métamorphosée. On suit les lignes mélodiques que l'on veut, comme au concert. Après cette expérience d'écoute, revenir à la stéréo traditionnelle équivaut à remettre la musique en boite.

Un format armé pour durer

Imposer un nouveau standard, surtout après le règne triomphant du CD, demande beaucoup d'atouts décisifs. Le Super Audio CD de Sony n'en manque pas. Le temps se venge de ce qu'on fait sans lui », disait Paul Valéry. De nos jours, où les innovations techniques défilent à un rythme accéléré, on devient méfiant. Un super CD ? Pourquoi pas, l'objet n'est à court ni d'arguments ni de séduction, il apporte un vrai progrès dans la restitution du son. Mais avant de l'adopter, il est légitime de s'assurer de sa pérennité.

Une compatibilité sans égale

Première assurance de longévité : le Super Audio CD offre, à la lecture, de multiples compatibilités qui tendent à en faire un support universel, il faut savoir déjà que tous les lecteurs de Super Audio CD sont d'excellents lecteurs de CD. Donc pas question de jeter ceux-ci pour faire place au Super Audio CD. Les conditions sont là pour que la transition s'opère en douceur. Ensuite, une partie des Super Audio CD sont hybrides. Ils peuvent être lus comme n'importe quel CD par de simples lecteurs laser, mais sans la haute définition ni le muiticanal. Enfin, les constructeurs, Sony en tête, proposent des lecteurs multistandard, capables de lire également les CD, les Super Audio CD et les DVD-Vidéo. Ces modèles restituent un son stéréo ou multicanal selon les supports.Des prix démocratiques proposent des lecteurs de Super Audio CD dont certains sont de véritables vitrines technologiques.

Les éditeurs optent pour le Super Audio CD

II ne suffit pas de proposer un support extrêmement performant pour que son succès auprès du public soit acquis d'avance. Il faut aussi un catalogue de titres offrant un choix et un intérêt suffisants. Avec plus d'un millier de références disponibles à ce jour dans le monde, le Super Audio CD prouve qu'il a su convaincre une multitude d'éditeurs, grands et petits. Bien entendu, l'adhésion des majors du disque est décisive pour qu'un nouveau standard s'impose. Désormais, à la suite de Sony, Universal, le poids lourd des producteurs phonographiques, a adopté le Super Audio CD. Le label Virgin a aussi signé pour ce standard avec une dizaine de titres en préparation. Qu'il s'agisse de musique classique, de jazz ou de variétés, la liste déjà longue des titres disponibles ne cesse de s'accroître. Pour être informé sur les dernières nouveautés, consulter le site : www.superaudio -cd. com

Une protection contre le piratage inégalée

Pour le CD, les éditeurs perçoivent la réalité du piratage comme un véritable fléau Ils ne sauraient miser sur un nouveau support sans solides garanties à ce sujet. A plusieurs reprises, le DVD-Audio a trébuché, faute d'offrir un code anti-copie suffisamment inviolable. Aussi, l'un des grands atouts du Super Audio CD est-il d'avoir intégré de naissance un système anti-copie parmi les plus sophistiqués et les plus fiables qui soient. Grâce au « water-mark » notamment, il est facile de vérifier instantanément si un Super Audio CD est un original ou une copie Argument éminemment décisif qui contribue à l'adhésion d'un grand nombre d'éditeurs.

Une gamme complète de produits

Sony, qui est avec Philips le créateur du Super Audio CD après avoir été celui du CD, propose de nombreux lecteurs dont la gamme de prix est extrêmement large. Même la plus économique des platines, la SCD-XE 670, est compatible avec les CD et peut restituer le relief exceptionnel des Super Audio CD multicanal. En haut de la gamme, figure le nouveau SCD-XA777ES aussi conçu pour la lecture en multicanal (cinq canaux plus un caisson de basses) et offrant un haut niveau de transparence et de musicalité qui lui ont valu très récemment un Diapason d'or .

Sony propose aussi deux amplis-tuners avec lecteur CD, Super Audio CD, DVD intégré, le AVDS10 délivrant une puissance de 5 x 40 watts et le AVDS50 portant cette puissance à 5 x 100 watts. Pour celles ou ceux qu'une installation complexe rebute mais souhaitant néanmoins bénéficier des avantages du multicanal à partir du Super Audio CD ou du DVD-Vidéo, Sony a élaboré deux ensembles complets et très accessibles : le DAVS550 équipé de cinq enceintes satellites et d'un caisson de basses, avec une amplification de 5 x 80 watts à laquelle s'ajoute 100 watts pour la voie grave, et enfin le DAVS880, qui offre quatre enceintes colonne élancées et design, complétées par une fine enceinte centrale et un puissant caisson de basses, le tout alimenté par un amplificateur de 6 x 100 watts.

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Qu'en est-il des lecteurs multiformats ??
 Jacques Vallienne, rédacteur en chef émérite d'Audio-Vidéo Prestige Mai 2003

Depuis l'annonce, il y a quelques années, d'un nouveau support audio appelé à supplanter le CD actuel, les audiophiles et mélomanes attendent en vain que l'un des deux concurrents, DVD audio ou SACD, s'impose sur le marché. Le "syndrome de l'Arlésienne" étant apparemment de mise, les constructeurs de lecteurs numériques se sont penchés sur des plateformes universelles, capables de lire ces deux supports (en plus du CD et du DVD vidéo). Précurseur en la "matière", Pioneer est le premier constructeur à avoir présenté un lecteur totalement universel, avec son excellent et désormais célèbre "747". L'apparition de ces lecteurs universels est encore récente. Nous vous proposons un petit historique qui retrace, dans les grandes lignes, l'évolution des supports numériques CD, DVD et SACD.

Dès son apparition, le CD s'impose comme source audio privilégiée. Le début des années 80 a marqué un tournant décisif dans le monde de l'audio. Avec l'avènement du CD, le numérique est entré de façon significative dans les foyers des audiophiles et mélomanes de toute la planète. Au début de son "histoire", le CD rencontre un nombre important de détracteurs qui lui reprochent principalement une sonorité froide, aseptisée, peu chaleureuse et à des années lumières de la musicalité qui caractérise alors les bons vieux vinyles analogiques Malgré tout, ce nouveau support numérique "pas si mauvais que cela" rencontre un franc succès. Moins sensible aux rayures, de format plus réduit que le "sacro-saint" vinyle et d'une longévité  pratiquement illimitée, le CD séduit rapidement la très grande majorité des consommateurs qui voient en lui un réel support d'avenir. Petit à petit, les disques noirs disparaissent des bacs chez les grands disquaires pour laisser la place au "petit nouveau" de 12 cm de diamètre.

Des évolutions technologiques significatives

A la 'base", il existe deux grandes "familles" de convertisseurs analogique/numérique pour le CD : avec les systèmes multibits (16, 18, 20, 24 bits) et les systèmes de type 1 Bit. Si le support CD lui-même ne subit pratiquement aucune évolution au cours des années, les technologies liées aux systèmes de lecture évoluent, elles, assez rapidement. Le 1 Bit évolue avec l'apparition des procédés Mash, Bitstream, etc. qui en dérivent étroitement. En multibits, les techniques de suréchantillonnage apparaissent et se modernisent. Quel que soit le principe de conversion mis en oeuvre, les signaux numériques bénéficient de traitements spécifiques avant conversion (remise en forme, anti-jitter, etc) et la qualité des composants électroniques utilisés dans les lecteurs CD fait de sérieux bonds en avant. Apres plusieurs années d'existence, le CD acquiert une maturité certaine et un nombre sans cesse croissant d'audiophiles lui accordent enfin une réelle "valeur musicale".

Des performances encore insuffisantes...

Après de nombreuses années d'existence, le CD est nettement plus performant qu'à ses débuts, mais il ne fait toujours pas l'unanimité auprès des mélomanes exigeants. Lors d'écoutes comparatives, le CD est presque systématiquement "distancé" par le vinyle sur le plan de la musicalité. Malgré les évolutions technologiques dans le domaine de la lecture, le format des informations numériques présentes sur le support n'a pas changé depuis l'apparition du CD. Aujourd'hui comme hier, les signaux sont toujours quantifiés sur 16 bits et la fréquence d'échantillonnage est toujours de 44.1 kHz. Pour que la musicalité du CD puisse faire un réel bond en avant, la nature même des signaux inscrits sur le support doit évoluer.

Quelques rappels de notions techniques relatives au "son numérique".

Échantillonnage et quantification - Un signal audionumérique est la traduction plus ou moins fidèle d'un signal musical analogique. En règle générale, plus le nombre de données contenues dans le signal numérique est important, plus ce signal reflète de façon précise et réaliste le signal analogique de départ. Pour le CD, en multibits, la fréquence d'échantillonnage de 44.1 kHz traduit l'existence de 44'100 données numériques (échantillon) par seconde. Chaque seconde de musique est traduite par44'100 données. De plus, la valeur de quantification de 16 bits indique que chaque donnée numérique est définie par un arrangement de 16 unités "zéro" ou "un". En simplifiant les choses, on peut effectuer un parallèle entre le nombre de bits qui composent un mot numérique et le nombre de chiffres après la virgule pour une valeur décimale. Un nombre à quatre chiffres après la virgule est plus précis qu'un nombre à 1 chiffre après la virgule, de même qu'un mot numérique quantifié sur 16 bits est plus précis qu'un nombre quantifié sur 8 bits. En mode 1 Bit, le raisonnement est similaire, plus le nombre d'informations traitées est important, plus le signal est proche de la réalité. Par conséquent, pour augmenter la définition et  la précision du signal, il faut augmenter le débit d'informations.

Le DVD

Alors qu'on cherche, en audio, à améliorer la qualité de lecture du CD, l'explosion du Home Cinéma propulse le support vidéo Laserdisc sur l'avant scène. Ce support analogique de 30 cm est rapidement abandonné avec l'apparition du DVD vidéo tout numérique, dont les 12 cm de diamètre, la qualité d'image et la piste son multicanale font immédiatement l'unanimité. Cette piste son multicanale accueille de nouveaux formats d'encodage des signaux numériques, dont le développement et la mise au point (nombre de pistes, compression des données) reviennent principalement aux laboratoires Dolby et DTS.

Les supports audio de haute définition

Pour revenir à nos préoccupations "purement audio", l'évolution du CD vers une musicalité plus évidente impose la création d'un nouveau support capable de contenir un plus grand nombre d'informations numériques, Deux candidats s'opposent : le DVD audio et ses signaux 24 bits / 192 kHz, et le SACD avec son principe DSD de type 1 bit à haut débit (échantillonnage à 2,8224 MHz). En quelques sortes, le DVD audio peut être considéré comme le successeur du CD "version" multibit, et le SACD peut être considéré comme le successeur du CD "version" 1 bit.

Le SACD en quelques mots...

En apparence, le SACD (Super Audio Compact Disc) est pratiquement identique au CD. il peut comporter une ou deux couches réfléchissantes sur lesquelles sont inscrites les informations numériques. Il dispose d'une plus grande capacité de stockage que le CD el les données qu'il contient sont gravées de manière différente, les informations numériques audio sont codées en DSD. Le DSD est un format sonore haute définition de type "1 Bit" avec une fréquence d'échantillonnage de 2,8224 MHz. Les enregistrement peuvent être en stéréo, ou sur six canaux, avec une bande passante de près de 100 kHz pour chaque canal. Dans le cas d'un enregistrement multicanal, une légère compression est appliquée au signal, mais celle-ci est réversible, le signal retrouve sa forme originale (compression "lossless") après décompression. Plusieurs pistes son peuvent cohabiter sur un même disque. On peut trouver des pistes son codées en DSD stéréo, en DSD multicanal ou en mode multi-bits 16 bits/44,1 kHz stéréo. Lorsque celle dernière est présente, le disque est un SACD hybride compatible avec la grande majorité des lecteurs de CD.

Le DVD-Audio en quelques mots.

Le DVD-Audio est un disque DVD (12 cm) qui contient une piste son stéréo multibits codée en 24 bits/192 kHz ou une piste son 5+1 canaux avec des données 24 bits/96 kHz. Sur la piste son multicanale, les données sont compressées â l'aide du procédé MLP (Meridian Lossless Packing), cette compression étant légère et réversible. Avec les 192 Khz de fréquence d'échantillonnage (piste stéréo), la bande passante audio atteint 96 kHz. Le DVD audio ne contient pas de couche ou de piste "CD" et ne peut, par conséquent, être exploité par un lecteur CD.

Les lecteurs spéciaslisés

Entre le DVD audio et le SACD, mon cœur balance'... Cette petite phrase résume à elle seule toute l'histoire des supports haute définition depuis leur création jusqu'à ce jour. En effet, aucun constructeur de matériel ni aucun éditeur de soft n'a été en mesure d'imposer un support plutôt qu'un autre. Depuis quelques années, le consommateur échaudé par le "flop" relatif du Mini-Disc et l'échec cuisant de la DCC assiste, impuissant, à une véritable partie de bras de fer entre le SACD et le DVD audio. "Qui va l'emporter"' Celle question "redondante" n'a toujours pas, à ce jour, trouvé de réponse satisfaisante. Progressivement, les constructeurs de lecteurs numériques se sont positionnés en faveur de l'un ou l'autre de ces deux supports. Les marques représentatives du marché de masse mais aussi du secteur "high-end" se sont pratiquement toutes rangées dans l'un des deux camps, en proposant des machines spécifiquement conçues pour le CD et le SACD ou pour le CD et le DVD audio.

Les lecteurs "universels" ou plateformes multiformats

 Les éditeurs de soft n'ayant toujours pas pris position, les fabricants de lecteurs (avec Pioneer en tête de liste) ont résolu le problème relatif au choix d'un nouveau support en développant des "machines" universelles, capables d'exploiter les CD, les DVD-vidéo, les DVD-audio et les SACD. En faisant l'acquisition d'une telle "machine", le consommateur ne court aucun risque si les éditeurs de disques décident, un jour, d'abandonner l'un des deux supports audio haute définition. S'ils sont encore relativement peu nombreux, aujourd'hui, ces lecteurs universels tendent à se "multiplier", aussi bien dans les familles de produits "d'attaque" que dans le haut de gamme.

Multi-bits ou 1 Bit ?

Le but de la conversion numérique/analogique est de pouvoir reconstruire un signal analogique à partir d'informations numériques. Le principe de fonctionnement peut être comparé à la reconstitution d'une courbe à l'aide d'un dessin. Imaginons que nous recherchions à dessiner une courbe représentative du signal audio sur une feuille de papier à l'aide d'un crayon. La feuille de papier se présente sous la forme d'une bande qui défile de manière continue et régulière sous le crayon (à la manière des tables traçantes pour sismographes). En mode multi bits 16 bits, par exemple, on "attend" de recevoir les 16 bits qui forment un mot numérique, on calcule la valeur décimale du mot de 16 bits et l'on déplace le crayon de manière instantanée sur la bande de papier, pour amener sa pointe sur la valeur correspondant au nombre décimal calculé (si le mot numérique reçu ne contient que des "1", le crayon se positionne tout en haut du papier, si le mot ne contient que des "0", le crayon se positionne tout en bas). Ensuite, le crayon ne bouge plus jusqu'à ce que 16 autres bits du signal audio aient été reçus puis convertis en valeur décimale. Ce mouvement "saccadé" du crayon s'effectue 44'100 fois par seconde si la fréquence d'échantillonnage du signal est de 44.1 kHz. En mode 1 bit, le crayon se déplace en permanence et de manière très régulière. Le flux d'informations numériques est analysé "bit après bit", pour chaque "1" reçu, le déplacement régulier du crayon s'effectue vers le haut du papier, pour chaque "0" reçu, le mouvement change de sens et le crayon se déplace vers le bas.

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http://www.irma.asso.fr/IMG/pdf/69-focus_juin_2012.pdf

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